Les prix du pétrole pourront remonter à 60 dollars d'ici à la fin de l'année si les marchés d'actions continuent à s'améliorer et si le G20 adopte des mesures efficaces pour relancer le crédit. C'est ce qu'a prédit, hier à Vienne, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, ancien président de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), à la veille d'un séminaire sur l'énergie organisé par le cartel dans la capitale autrichienne. «Nous nous fondons sur l'hypothèse que le G20 va déboucher sur un bon programme de stimulus économique car les responsables économiques n'ont pas d'autre choix. Sinon, ils auront beaucoup de problèmes politiques et sociaux», a-t-il précisé dans une conférence de presse dont le contenu a été répercuté par les agences. Le représentant de l'Algérie à cette rencontre a ajouté que tous les pays doivent contribuer à trouver une solution pour mieux réguler le système financier, car il s'agit d'un «problème mondial». Le cartel, qui pompe 40% de l'or noir mondial, a maintenu dimanche dernier son objectif de production à 24,84 millions de barils par jour (mbj) et fixé sa prochaine réunion au 28 mai afin de laisser aux responsables des principales économies mondiales le temps de prendre des mesures efficaces contre la crise économique. Ces mesures, s'ajoutant à une reprise des marchés d'actions et à une consommation d'énergie plus vigoureuse au troisième trimestre, conformément à la tendance saisonnière, vont graduellement faire remonter les prix, espère le ministre. Pressé d'indiquer combien de temps les pays de l'OPEP pourraient s'accommoder d'un baril de brut autour de 40 dollars -le niveau actuel des prix-, M. Khelil a répondu que les pays peu endettés, comme l'Algérie, étaient armés pour résister plus longtemps. Le ministre a avancé qu'il s'attendait également à ce que le sommet du G20, prévu le 2 avril à Londres, aboutisse à l'adoption d'un programme de relance économique mondiale qui pourrait contribuer à soutenir les prix du pétrole. «Notre pays compte respecter les baisses décidées par l'OPEP lors des précédentes réunions,» dira-t-il, précisant que la production actuelle de l'Algérie est de 1,229 million de barils par jour, soit un taux de discipline de 95%. Par ailleurs, le ministre a affirmé que le projet de gazoduc Medgaz, devant lier directement l'Algérie à l'Espagne, sera mis en exploitation fin 2009. R. E. Le financement du prochain programme quinquennal se fera «sans problème» Le financement du prochain programme quinquennal 2009-2014 «pourra être réalisé sans problème» même avec les cours actuels du pétrole qui tournent autour des 40 dollars, a indiqué M. Khelil. A la question de savoir si ce nouveau programme quinquennal pourrait être financé avec les ressources propres du pays alors que les prix du brut sont en baisse, il a souligné que «ce programme est élaboré sur la base d'un baril de pétrole de 37 dollars et pourra être réalisé sans problème». «Puisque les précédents programmes de relance et de soutien à l'économie [d'un coût global de 250 milliards de dollars] avaient pu être financés avec des prix de pétrole inférieurs aux cours actuels, je ne vois pas comment des cours de brut oscillant entre 40 et 50 dollars durant cette année pourraient créer des problèmes de financement», a-t-il précisé. Rappelons que les prix mondiaux de pétrole entre 2000 et 2004 (années durant lesquelles avaient été lancés les précédents programmes de relance) variaient entre 20 et 30 dollars.