«Ceux qui ont appelé au boycott sont des traîtres et je n'exagère pas en disant cela !» a déclaré hier le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND) et non moins Premier ministre, Ahmed Ouyahia, lors du meeting populaire animé à la salle omnisports de Bordj El Kiffan, dans le cadre de la campagne électorale en faveur du candidat Bouteflika. Voulant appuyer ses dires, l'intervenant dénoncera le comportement des opposants algériens qui, à partir des capitales européennes, donnent des leçons de patriotisme et appellent la population algérienne à boycotter les futures joutes électorales. «Ça doit être tellement agréable de faire de l'opposition à partir de la Seine !» lancera-t-il avant d'avertir l'assistance quant au risque que les auteurs des appels au boycott ne comptabilisent à leur compte leur refus d'aller aux urnes le jour J. Ouyahia s'en prendra ensuite à certains titres de la presse nationale qui ont récidivé, à l'occasion du prochain scrutin, le même scénario qu'en 2004 en s'opposant franchement à la candidature du président sortant. «On n'est pas en train de menacer les journaux, mais il y a des lois dans ce pays et il faut que les charges sociales des travailleurs soient versées par leurs employeurs. Que chacun assume les choix qu'il fait !», allusion faite au non-respect par certains employeurs de presse de leurs obligations vis-à-vis de leurs employés. Et de défendre, par la suite, le bilan du candidat que sa formation politique soutient, au même titre que les autres formant l'Alliance présidentielle, à savoir le Front de libération nationale (FLN) et le Mouvement de la société pour la paix (MSP). «Le président Bouteflika a achevé son programme de logements en distribuant 900 000 unités et il réussira à créer les 3 millions de postes d'emploi promis !» Il vantera, par ailleurs, les mérites du président en exercice s'agissant du recouvrement de la paix dans le pays après de longues années de feu et de sang. M. C.