Photo : Riad Par Badiaa Amarni La mise à niveau des entreprises est un dossier qui a fait couler beaucoup d'encre puisque cette démarche est menée dans deux différents départements ministériels, ceux de Temmar et de Benbada. Opérateurs économiques et organisations patronales et professionnelles attendent beaucoup de choses de cette mise à niveau, car nombreux sont ceux qui ne comprennent pas pourquoi elle est menée sur deux fronts. Ils demandent que cette mise à niveau soit menée de façon cohérente pour permettre aux entreprises algériennes de réaliser leur essor et de se développer davantage, notamment dans un environnement aujourd'hui marqué par la concurrence. Le Conseil national consultatif pour la promotion des PME (CNCPME), estime que, même si pour certains des programmes de mise à niveau les résultats ont été positifs, il n'en demeure pas moins qu'ils restent en deçà des attentes. M. Zaim Bensaci, son président, se dit insatisfait de ces résultats, même s'il reconnaît que de gros efforts ont été consentis par le ministère de la Petite et moyenne entreprise dans le cadre du programme Meda pour la mise à niveau de plus de 300 entreprises. Il affiche la même insatisfaction concernant le ministère de l'Industrie où les entreprises mises à niveau se comptent sur les doigts. Le président du CNCPME, contacté au téléphone, rappelle que lors des assises sur la stratégie industrielle, dont il a présidé l'atelier de mise à niveau des entreprises, la suggestion de centraliser tous les programmes dans une seule instance, qui sera un organe de coordination, pour éviter justement cette prise à partie des deux ministères de l'Industrie et de la PME, a été préconisée. «Compte tenu justement des errements du passé et du fait que l'Algérie aborde une période difficile et sensible pour son économie, notamment avec les démantèlements tarifaires dans le cadre des accords avec l'UE, et de la ZALE (zone arabe de libre-échange), l'entreprise doit être mise à niveau de façon pérenne et continue qui doit toucher aussi bien le matériel que l'immatériel», indique M. Bensaci. Ce dernier n'omettra pas de dire que même le secteur bancaire et l'administration doivent être mis à niveau. Ce sont là les attentes du CNCPME. Pour sa part, M. Boualem M'Rakech, président de la CAP (Confédération algérienne du patronat), dit que son organisation a été la première, il y a 5 ans, à signer la mise à niveau avec l'Union européenne et, bien sûr, avec l'accord des pouvoirs publics. Elle a concerné 1 500 entreprises et uniquement le volet immatériel. «Ce n'était pas suffisant puisqu'il fallait des financements pour pouvoir réussir cette démarche», commente notre interlocuteur. Aujourd'hui aussi, pour sortir les entreprises de cette situation et augmenter leurs capacités de production, «nous pensons qu'il faut créer un financement conséquent», explique-t-il. Selon lui, «il faut davantage de mobilisation pour la mise à niveau, sinon ce sera le spectre de l'effondrement de l'économie». Tout en déclarant qu'il y a une petite lueur d'espoir qui est apparue après les déclarations du président de la République, M. M'Rakech souligne que «pour mettre à exécution une véritable et durable mise à niveau, il faudrait définir clairement les objectifs, mettre en place les financements nécessaires et impliquer les opérateurs économiques qui sont les premiers concernés».