Photo : Riad Par Chafaa Bouaiche Le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, a appelé hier son homologue français François Fillon, en visite à Alger, à privilégier la dimension humaine dans les relations algéro-françaises. «Les échanges multiformes entre l'Algérie et la France ne peuvent avoir tout leur sens s'ils sont amputés de leur dimension humaine», a affirmé M. Belkhadem qui ambitionne de donner un contenu concret au «partenariat d'exception» entre les deux pays. «On ne peut, en effet, imaginer des relations économiques, culturelles, universitaires et autres sans prendre en compte les échanges humains et la nécessité d'une plus grande fluidité dans la circulation des personnes entre les deux pays», a estimé le chef du gouvernement. Dans le domaine de l'investissement productif, M. Belkhadem a lancé un appel aux entreprises françaises à venir investir en Algérie en raison notamment «d'une proximité géographique et culturelle et d'une longue tradition d'échanges commerciaux et humains entre nos deux pays». En rappelant l'importance des échanges commerciaux entre l'Algérie et la France, M. Belkhadem a indiqué que «le souhait de l'Algérie est que le dynamisme et la diversité de nos échanges commerciaux puissent se traduire également et de la même manière au niveau des investissements français en Algérie, particulièrement l'investissement productif». Face aux inquiétudes européennes quant à l'approvisionnement en énergie, le chef du gouvernement a tenu à rassurer son hôte sur l'engagement de l'Algérie sur ce volet. «L'Algérie contribue pleinement à la sécurisation des approvisionnements en énergie, notamment en gaz de l'Europe, y compris de la France», a indiqué M. Belkhadem. Au sujet de la coopération universitaire et scientifique, le chef du gouvernement a rappelé à son homologue la signature de la convention de partenariat en décembre 2007 à l'occasion de la visite d'Etat en Algérie de M. Nicolas Sarkozy. «Ce nouveau cadre conventionnel offrira l'opportunité de dispenser une formation d'excellence en Algérie au profit des étudiants et des cadres algériens», a souligné M. Belkhadem. Réagissant sans doute aux derniers résultats des élections du Conseil français du culte musulman «CFCM», boycottées, faut-il le rappeler, par la Grande Mosquée de Paris, M. Belkhadem a déclaré que l'Algérie suit avec attention tous les développements relatifs à la situation de l'islam de France et «souhaite que la communauté algérienne qui est la composante la plus importante de la communauté musulmane en France, trouve une représentation juste et équitable dans toutes les instances du CFCM». Au plan international, M. Belkhadem a tenu à mettre en exergue la contribution de l'Algérie à l'avènement d'un monde où régneraient la paix, la sécurité et la prospérité pour tous. A cet effet, M. Belkhadem a réitéré la volonté de l'Algérie à œuvrer à l'édification du Maghreb, car il s'agit là, selon lui, d'un impératif stratégique dicté, non seulement par les aspirations légitimes de nos peuples, mais aussi par les réalités internationales. Le chef du gouvernement a regretté que le processus d'intégration maghrébine soit resté depuis son lancement l'otage du conflit du Sahara occidental. L'orateur a déclaré que l'Algérie continue à considérer que le règlement de ce conflit doit nécessairement passer par le respect du principe du droit du peuple sahraoui à son autodétermination. «La responsabilité de la communauté internationale reste engagée sur ce dossier, en particulier celle des membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU qui doivent jouer un rôle impartial et équilibré.» Un message adressé surtout à la France en sa qualité de membre du Conseil de sécurité qui soutient les thèses marocaines.