Face aux risques de plus en plus accrus de pandémie de grippe porcine, l'Algérie a décidé de redoubler de vigilance. Atteignant le nombre de 312 cas, la grippe porcine, désormais appelée par un nom scientifique «grippe A (H1N1)» continue de s'étendre dans le monde en semant une inquiétude de plus en plus vive, notamment dans les 12 pays touchés : six européens et quatre sur le continent américain. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a relevé le niveau d'alerte à la phase 5, une phase avant le dernier niveau activé quand la pandémie est officiellement déclarée. 156 cas touchés au Mexique : 12 morts confirmées et une centaine d'autres déclarées suspectes. Aux Etats-Unis où un bébé mexicain est mort, le nombre de cas avérés a également augmenté, 118 répartis dans 15 Etats, mais aussi en Grande-Bretagne (8) et en Espagne (13). Au Canada, 3e pays le plus touché, le nombre de personnes infectées est passé de 19 à 34. Face à cette évolution inquiétante de l'épidémie, l'Algérie préfère redoubler d'efforts pour se prémunir contre la contagion. Dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction, le ministère de la Santé a fait savoir que les mesures sanitaires prévues au titre de la phase 5 d'alerte qui correspond, selon la terminologie de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), «à une transmission interhumaine du virus dans un grand groupe de cas, à une propagation élargie d'un virus qui s'adapterait de mieux en mieux à l'homme et à un risque pandémique important». Ces mesures visent à «limiter les risques d'importation du nouveau virus en Algérie» et à «détecter le plus précocement possible l'arrivée sur le territoire des premiers cas d'infection humaine pour mettre en place les premières mesures et stopper ou ralentir la transmission locale», a ajouté la même source. De nouvelles mesures sanitaires, décidées en appui aux recommandations du comité d'experts installé par le MSPRH, viennent s'ajouter aux mesures déjà mises en place, dont la mise en œuvre «se fait à tous les échelons sous la coordination du comité intersectoriel», précise-t-on. Il s'agit de surveillance avec déclenchement, si nécessaire, d'enquêtes épidémiologiques par les services concernés du ministère, «afin d'identifier la chaîne de transmission et de prendre les mesures de contrôle les plus adaptées : mesures de prophylaxie et d'isolement». Mais encore de la prise en charge médicale de chaque cas éventuel, au niveau de la structure de santé de référence de proximité, sur la base de la pratique systématique des prélèvements virologiques nécessaires et du suivi par l'équipe médicale d'intervention préalablement identifiée et dotée de tous les moyens de protection nécessaires. En cas d'hospitalisation, le recours à un transport sécurisé par ambulance équipée est «nécessaire au niveau de la structure de santé de référence», ainsi que «la mise en œuvre précoce du traitement antiviral et des soins nécessaires selon les protocoles arrêtés», a préconisé le ministère. «A cet égard, tous les services de contrôle sanitaire aux frontières (ports, aéroports et voies terrestres) sont en alerte pour identifier tout cas suspect et des prospectus d'information sont distribués aux passagers arrivant en Algérie ou quittant le territoire national», a-t-on ajouté. Par ailleurs, la même source a indiqué que des quantités «supplémentaires» du traitement antiviral et de masques de protection «ont été commandées à des producteurs locaux». Le communiqué rappelle que «des mesures, déjà mises en vigueur depuis le 25 avril 2009, permettent la mise en œuvre immédiate du dispositif phase 5, dont la mise à niveau des connaissances concernant ce nouveau virus, le renforcement de la disponibilité du traitement antiviral et des équipements de protection, ainsi que la mobilisation de tous les intervenants concernés». La même source a, en outre, insisté sur le «nécessaire respect» des règles d'hygiène, notamment le lavage régulier des mains avec du savon de préférence liquide ou une solution antiseptique, et, pour les voyageurs obligés de se rendre dans une région touchée par ce virus de «se conformer aux recommandations sanitaires émises par le pays d'accueil». F. B.