l'ère nouvelle dans laquelle veut s'insérer le MSP ne sera pas nécessairement celle suivie jusque-là. L'ancien ministre et député à l'APN, Bouguerra Soltani, a été élu hier tôt dans la matinée à la présidence du Mouvement de la société pour la paix (MSP) avec une inconfortable majorité de 105 voix au madjless echoura contre 95 pour son concurrent Abderrahmane Saïdi. Bouguerra Soltani succède ainsi au défunt Mahfoud Nahnah, décédé au début de l'été après avoir présidé aux destinées du parti depuis sa création en 1990, au terme d'un troisième congrès du parti que d'aucuns ont qualifié d'extraordinaire. Le nouveau président du MSP a animé un point de presse hier au siège du Mouvement durant lequel il a développé un discours fédérateur et rassembleur. Ce qui fera dire aux observateurs avertis de la scène politique et du MSP que le nouveau patron du parti aura fort à faire pour combler un tant soit peu le vide laissé par le défunt cheikh-président, mais aussi à maintenir la ligne modérée que le leader du MSP a tracée à cette formation politique. En marge de l'ouverture de ce 3e congrès, Bouguerra Soltani avait tenu des propos qui laissaient entendre que l'ère nouvelle dans laquelle veut s'insérer le MSP ne sera pas nécessairement celle suivie jusque-là par le défunt Nahnah. Concernant le déroulement des travaux du congrès, les participants ont adopté jeudi matin le statut et tranché la question de l'élection du nouveau président du mouvement. Les congressistes ont convenu d'une formule leur permettant d'élire le nouveau président du MSP, en remplacement du défunt Mahfoud Nahnah, par le conseil consultatif. Le congrès a procédé également à l'élection des vice-présidents du MSP, des secrétaires régionaux et à l'amendement des textes fondamentaux du MSP et de ses structures tels le bureau national, le secrétariat national et les représentants des wilayas. Jeudi dernier, le directeur du bureau du congrès du Mouvement, M.Abdelkrim Dahmane, a déclaré, dans une conférence de presse en marge des travaux de la troisième journée du congrès que certains délégués «veulent un seul candidat au poste de président du mouvement alors que d'autres veulent deux au minimum». Concernant d'éventuelles directives relatives aux candidats à la présidence du MSP, le responsable a souligné qu'«il n'y a aucune directive à ce sujet conformément aux avis des délégués», précisant que le MSP vise «à ancrer la démocratie dans ses rangs». S'agissant de l'idée de créer le poste de secrétaire général du parti, M.Dahmane a affirmé que celle-ci est restée «sans écho favorable auprès des congressistes, d'où le maintien du poste de président du mouvement et des trois vice-présidents». M.Dahmane a affirmé, par ailleurs, que «la démarche politique suivie par le mouvement se poursuivra en dépit du lourd tribut consenti à la suite de la modération dont il a fait preuve». Signalons qu'en vertu des nouveaux statuts adoptés, il y a augmentation du quota des wilayas au sein du conseil consultatif et réduction du nombre des membres désignés et ce «pour ouvrir la voie aux membres élus». Les travaux du 3e congrès ont débuté mardi matin sous le thème «Vers une ère nouvelle», avec la participation de 1200 délégués représentant les 48 wilayas ainsi que la communauté algérienne établie à l'étranger.