Un nouveau scandale vient d'entacher la réputation de l'armée marocaine au Niger, déjà éclaboussée par un comportement honteux de ses militaires au Congo, en Côte d'Ivoire et en Bosnie. Deux militaires marocains relevant du bureau militaire de l'ambassade du Maroc au Niger, l'adjudant-chef Mustapha Ghaloui et le sergent Abderrahim Attafi, respectivement secrétaire et chauffeur au niveau dudit bureau, ont été interpellés par la police nigérienne, à la suite d'une plainte déposée à leur encontre par les parents des victimes, pour le viol de deux mineurs : Djamila et Hassan, âgés respectivement de 14 et 15 ans. L'affaire risque d'être étouffée avec les tentatives multiples de certains diplomates marocains qui tentent d'activer leurs relations à Niamey. Il est à rappeler que des militaires des contingents marocains ayant exercé dans des opérations de maintien de la paix au Congo, en Côte d'Ivoire et en Bosnie avaient déjà été inculpés pour viol à l'encontre de jeunes filles, généralement des mineures âgées de 13 ou 14 ans, selon le rapport interne de l'ONU et parfois même des enfants plus jeunes, selon certains témoignages. Des soldats appartenant au contingent marocain qui comptait 730 éléments parmi les 9 000 militaires de 40 pays, composant la mission de l'ONU en Côte d'Ivoire en 2005, ont été soupçonnés d'avoir eu des relations sexuelles avec un grand nombre de mineures de ce pays. M. Hamadoun Touré, porte-parole de la Mission de l'ONU en Côte d'Ivoire (ONUCI) avait expliqué, à cet effet, que le scandale avait éclaté à la suite d'une campagne menée contre l'exploitation sexuelle au cours de laquelle l'ONUCI a invité la population locale à dénoncer tout cas d'abus. Selon des témoignages certains Casques bleus marocains louaient ainsi pour 5 000 FCFA (l'équivalent de 8 euros) des chambres dans les villages proches de leurs camps, pour abuser de mineurs. Selon une source onusienne, au moins douze enfants ont été violés. Même chose au Congo où six militaires marocains ont été poursuivis pour des abus sexuels après une première enquête menée. A préciser que, dans le cadre de cette enquête, le commandant du contingent marocain de l'Organisation des Nations unies en République du Congo (MONUC) et son adjoint ont été relevés de leurs postes et 17 autres militaires convoqués dont quatre ont été identifiés par deux victimes. Une deuxième enquête ouverte à la suite d'une deuxième plainte avait permis l'identification de deux autres militaires marocains. R. I.