Après deux ans d'existence, l'hebdomadaire arabophone Al Mouhakik a mis la clé sous le paillasson. Une crise financière sans précédent, à laquelle il faudra ajouter des luttes de leadership, a fini par sonner le glas de cette publication. Désormais, les lecteurs ne trouveront plus ce spécialiste des enquêtes, qui s'était même payé le luxe, à ses heures de gloire, de réaliser une interview de Rafik Abdelmoumene Khalifa, alors en fuite à Londres. Il faut dire que depuis un bon moment, le torchon n'a cessé de brûler entre les deux antagonistes que sont MM. Bekhouche Mokhtar et Habet Hannachi, respectivement directeur de la publication et gestionnaire de la société Lim, ayant en charge l'impression de l'hebdomadaire. Ainsi donc, et depuis le 15 avril dernier, le titre en question n'est plus disponible sur les étals. Sollicitée, la cour d'Alger s'est déclarée incompétente pour régler le litige en question. C'est le tribunal de Sidi M'hamed qui a, en fin de compte, donné gain de cause à M. Bekhouche, condamnant M. Hannachi à 4 mois de prison ferme, 20 000 dinars d'amende et 300 000 dinars de dédommagement à la victime. Mais, le 23 du mois en cours, coup de théâtre ! Une édition spéciale du titre est imprimée. Cette publication qui ne comporte pas le lou (comme stipulé dans le code de l'information), contient une foule d'informations erronées au sujet de la création du journal. C'est en tout cas ce qu'a tenu à affirmer, hier, M. Bekhouche, au cours de la conférence de presse qu'il a animée. «Je suis le directeur de la publication du journal et nul ne peut remettre en cause cet état de fait», dira-t-il documents à l'appui. Le conférencier regrettera le fait que l'imprimerie ALDP (propriété d'El Khabar et El Watan) ait publié l'édition en question au mépris des règles les plus élémentaires de l'éthique journalistique. «Je me réserve le droit d'ester en justice les responsables de cette imprimerie», martèlera-t-il. Al Mouhakik quitte donc la scène médiatique nationale non sans susciter des interrogations des uns et des autres. Affaire à suivre. B. L.