De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Contrairement à l'année dernière où le Festival du cinéma arabe a été inauguré loin des foules, dans le luxe de l'hôtel Sheraton, le coup d'envoi de la deuxième édition a été donné, jeudi soir, dans l'antre du théâtre d'Oran, Abdelkader Alloula. Ce qui a permis à un nombreux public, massé sur la place du 1er Novembre, d'assister à l'arrivée des acteurs et cinéastes arabes. Parfois même de les toucher : ce fut notamment le cas de Mahmoud Abdelaziz, alias Raafet El Hadjan, qui n'a pas hésité à fausser compagnie à son escorte pour aller serrer quelques mains et se laisser embrasser par des fans enthousiastes. Les spectateurs ont également pu voir descendre des limousines plusieurs autres noms du cinéma algérien et arabe comme les Algériens Sid Ali Kouiret, Ahmed Rachedi, Sid Ahmed Agoumi ou Bahia Rachedi, l'Egyptienne Ilhem Chahine, le toujours désopilant Doureid Leham, le Marocain Mohamed Miftah ou encore la Syrienne Mouna Ouacef, immortalisée par le rôle de Hind dans le film Rissala de feu Mustapha Akkad. «Ce sont tous des noms qui ont bercé notre jeunesse, lorsque le cinéma arabe produisait encore…» a commenté, avec beaucoup de nostalgie, un quinquagénaire oranais. Au cours de la cérémonie d'ouverture, inaugurée par une remarquable chorégraphie targuie exécutée par le Ballet national de danse, le commissaire du festival et directeur général de l'ENTV, Hamraoui Habib Chawki, n'a pas manqué de souligner le hasard (!) calendaire qui a fait coïncider la tenue du festival avec la commémoration prochaine de la 46ème fête de l'indépendance, et de rendre hommage à certains martyrs de la révolution algérienne, tels Ahmed Zabana, exécuté à Oran, et Ali Maachi tué à Tiaret. L'orateur a également rendu un hommage appuyé au géant du cinéma égyptien et arabe de 82 ans, Youcef Chahine, aujourd'hui hospitalisé en France à la suite d'une hémorragie cérébrale. HHC s'excusera également auprès des participants du fait qu'Oran ne dispose pas encore d'une infrastructure pouvant abriter un festival de cette envergure et recevoir de tels invités, le Temple du cinéma qu'il avait promis l'année dernière, à l'issue de la première édition, n'ayant pas encore vu le jour. Le commissaire ayant déclaré le festival officiellement ouvert, les deux jurys du court et du long métrage ont été présentés à l'assistance : le jury du court métrage, présidé par le réalisateur libanais Georges Wassim et comprenant l'Algérienne Fatma-Zohra Zaamoum, le Syrien Fajr Yakoub, l'Egyptien Tarek Chennaoui et le Tunisien Abdellatif Benamar, devra départager 14 films en compétition. Quant à celui devant juger de la qualité des 12 films en course pour l'Ahaggar d'or, il est présidé par le Libanais Doureid Laham et est composé de l'actrice égyptienne Ilhem Chahine, de l'Algérienne Bahia Rachedi, de la Libanaise Claudia Marchénian, de l'Emirati Massoud Amrallah, de l'Irakien Orfane Rachid et du Marocain Mohamed Miftah. Les deux jurys devront rendre leur verdict le jeudi 3 juillet, date de clôture du festival. Honorant quatre personnalités dont les œuvres ou le parcours ont marqué le cinéma arabe, le commissaire du festival a remis des Ahaggar d'honneur à Mouna Ouacef, Ahmed Rachedi, Mahmoud Abdelaaziz et, à titre posthume, à Mustapha Akkad, dont la sœur Leïla était présente à la cérémonie. En recevant sa récompense, Mouna Ouacef a profondément ému l'assistance et suscité des applaudissements en déclamant, dans son intervention improvisée, une partie de l'hymne national pour exprimer son attachement à la révolution algérienne «dont nous nous sommes abondamment nourris dans mon pays». La cérémonie d'ouverture s'est clôturée aux environs de 23 heures et, en quittant le théâtre, les participants ont retrouvé la même assistance, toujours massée sur la place d'Armes. Un film égyptien était projeté sur écran géant dans le cadre de l'opération ciné-bus qui, cette année, touche également les wilayas limitrophes d'Oran.