L'émeute est l'expression de l'exaspération de l'Algérien. Ce dernier, qui vit au rythme des coupures (eau, électricité), de pénurie (pain, pommes de terre…) ou encore de spéculations sur les prix, ne trouve plus d'autre moyen de «riposte» que de se révolter pour attirer l'attention des pouvoirs publics. Bloquer les routes, mettre le feu aux pneus ou encore incendier une institution publique est aux yeux des jeunes émeutiers la meilleure façon de se faire entendre. Parce que ces derniers savent pertinemment aujourd'hui et après moult tentatives vaines que leurs réclamations aboutissent rarement et que ceux chargés de répondre à leurs doléances semblent avoir d'autres préoccupations que de satisfaire les demandes des administrés. Confrontés à cette réalité, les citoyens ont décidé de se faire entendre. A leur manière. Mais le plus dramatique aujourd'hui est que les émeutes n'étonnent plus, tellement elles font partie de notre quotidien. Car, d'une étincelle, le feu peut très vite se propager. H. Y.