De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani à Annaba, avec le mois sacré de Ramadhan et la rentrée scolaire dans quelques jours, les milliers de familles nécessiteuses n'en peuvent plus et sont réduites à emprunter de l'argent ou à vendre certains de leurs «biens» pour pouvoir tenir et affronter ces 2 échéances annuelles qui, cette fois encore, sont arrivées ensemble. «C'est un véritable coup de massue, nous confie un père de famille, fonctionnaire de son état, je ne sais plus où donner de la tête avec le maigre salaire que je perçois.» En effet, ce mois dit de piété et de compassion est devenu, au fil des ans, le mois des difficultés et des tracas pour les uns et le mois des «affaires» pour d'autres qui en profitent pour gagner beaucoup d'argent en un temps relativement réduit. Un petit tour du côté des marchés de fruits et légumes donne un aperçu de la situation et renseigne sur le profit que font certains marchands qui n'attendent que ce mois pour se «rattraper». Les prix de presque tous les légumes ont doublé et parfois triplé ; la pomme de terre trône déjà à 45 et 50 DA, piment vert et poivrons sont cédés à plus de 120 DA, un prix «très piquant», les haricots verts ou à égrener sont inabordables et sont «admirés» de loin, on ne s'y frotte pas à 180 et 200 DA. Pour les fruits, on en parle à partir de 200 DA et plus, la flambée continue au grand dam du consommateur tenu en respect par ces tarifs jamais égalés auparavant. Du côté des bouchers, c'est pratiquement la même chose, en l'espace de 2 mois, la viande rouge est passé de 600 DA à 1 000 et 1 080 DA ; les viandes blanches, de 200 DA le kg, sont désormais cédées à 300, voire 320 DA. C'est un véritable calvaire au quotidien qu'endurent les milliers de familles nécessiteuses à Annaba. Celles-ci au nombre de 25 000 au dernier recensement effectué par la DAS après assainissement des listes suite aux différentes enquêtes, sont plus ou moins prises en charge par les actions de solidarité supervisées par la Direction de l'action sociale et qui ont touché 23 897 familles. Selon Mme Mayouche, directrice de cette institution, 6 milliards 25 millions de centimes ont été consacrés à l'opération couffin du Ramadhan qui touchera l'ensemble des familles démunies. Ce montant a été collecté grâce à des fonds mis en place par le ministère de la Solidarité qui a participé à hauteur de 3,3 millions de dinars, la wilaya avec 10 millions de dinars, et le reste diversement réparti entre les 10 communes ayant contribué à cette action et l'association «Al Irfane» qui a pu collecter à elle seule 1 million de dinars. «Ceci, bien sûr, en dehors des autres actions telles que l'ouverture de 14 restaurants qui offriront 2 870 repas/jour, nous confie Mme Mayouche. D'ailleurs dans notre programme, nous prévoyons la circoncision de 500 enfants issus de familles nécessiteuses et l'achat d'effets vestimentaires à l'occasion de l'Aïd El Fitr pour 500 autres.» L'action de solidarité se poursuit toujours au niveau des quartiers populaires et ceux aisés pour collecter le maximum afin d'aider les familles dans le besoin. La nidhara des affaires religieuses participe, elle aussi, par l'entremise des imams dans les mosquées et a déjà distribué des couffins aux familles nécessiteuses.