La renaissance du football algérien pourrait venir de ses jeunes catégories. Dans un pays où les normes ne bougent pas ou mieux, évolution oblige, s'actualisent, une telle affirmation relèverait de la litote. Quoi qu'il en soit, il y a une certitude : les responsables nationaux ont, mieux vaut tard que jamais, enfin compris après une amnésie assassine qui aura duré et pénalisé le football algérien plus de vingt ans que la présence, voire l'omniprésence, d'une sélection nationale des seniors dans le giron du football régional, continental et mondial est tributaire de cette réalité.L'intérêt soudainement accru à l'endroit des sélections cadettes et juniors par les instances nationales n'est plus feint en ce sens qu'il est, pour une fois, assis sur une méthode, un système et des procédures qui porteront dans un avenir si l'impatience ne prend pas à la gorge ceux qui attendent trop vite des résultats. Il est nécessaire d'accorder du temps au temps comme cela l'a été pour les aînés, même si l'alchimie qui fait la force de l'EN des seniors est tirée par les cheveux en ce sens que les éléments qui la composent sont en majorité le fruit d'une formation obtenue ailleurs et d'une carrière confirmée… ailleurs. Là où toutes les conditions d'évolution pérenne sont assurées.Les hommes composant la nouvelle équipe de la Fédération algérienne de football, parce que rompus à la question en vérité, ont compris la nécessité de faire table rase de ce qui s'est passé ces vingt dernières années, comme il y a nécessité de mettre en place graduellement un environnement général propice à des milliers de talents dormants, un environnement qui les conduirait, tous canaux confondus, si ce n'est au must du métier c'est-à-dire les sélections nationales à s'exprimer au minimum au sein d'un club de l'élite. Là, encore, le choix d'une compétition nationale des U20 directement calquée sur le palier supérieur est judicieux d'autant plus qu'il est accompagné de l'obligation de faire évoluer au moins un élément de cette catégorie parmi les seniors tout en disposant d'un deuxième sur le banc de touche.Avancée superbe pour tous ceux qui soupèseraient le poids d'une telle mesure et laquelle, toutefois, ouvre de réels perspectives à des jeunes d'espérer un jour, voire de matérialiser leur désir de fouler le terrain aux côtés des stars locales en attendant qu'ils le deviennent à leur tour. Il appartient maintenant aux responsables nationaux de mettre les moyens de cette politique à la portée des acteurs essentiels à commencer par ceux de la Fédération algérienne de football, de ses organes exécutifs et autres satellites à même de contribuer à cette renaissance.Bien entendu, l'existence d'une relève ne vaut aussi que par les moyens d'évaluation de son évolution. La compétition nationale des U20 en est une, certainement, mais la confrontation à l'échelle internationale en est une autre. Ainsi, comme pour la sélection nationale, celle-ci a également et tout autant besoin d'être confrontée à des adversaires, quelle que soit leur envergure, et pour peu que ces adversaires aient leurs spécificités et ils en… auront. Il ne faut pas non plus occulter l'assainissement global de la discipline au niveau national et plus particulièrement dans la compétition même, tous niveaux confondus, l'arbitrage, la gestion interne des clubs, la méthode de désignation des directions administratives et techniques qui en assurent la destinée. En fait, il s'agit de moraliser le football national. Une mesure qui ne saurait être déniée aux dirigeants actuels de la FAF et dont les fruits sont déjà visibles depuis le mois de mai dernier. Aujourd'hui, les jeunes footballeurs qui rejoignent les terrains de football pour s'entraîner et espérer faire partie de l'équipe s'y rendent avec l'espoir qu'arrivés à l'âge de la catégorie des seniors ils ne seront plus ignorés pour le compte d'un briscard mais incorporés ne serait-ce que parce qu'il leur est fait obligation. Et cela change bien des choses. A. L.