De notre correspondant à Constantine A. Lemili C'est plus par curiosité que par besoin de trouver un intermède «relax» que les Constantinois zappent pour retrouver la télévision nationale.Farouk B., la soixantaine, dit «plus subir que vivre les programmes algériens durant le mois de Ramadhan… Subir parce que mon épouse et les enfants estiment que tout ce qui y est présenté est un autre type d'ingrédients dans une tranche de vie spécifique comme pourrait l'être la chorba quotidienne».Une femme drapée dans son hidjab considère pour sa part qu'il «existe, malgré l'indigence du jeu des comédiens, des productions qui ne sont pas mal dans la mesure où elles nous renvoient à la face notre quotidien. Sauf que souvent et là je ne comprends vraiment pas le besoin de jouer les moralisateurs dans chaque sketch». Ikram G., de Montpellier, en vacances à Constantine, est, en ce, qui la concerne, «déboussolée par la nature même des dialogues» qu'elle n'arrive pas à assimiler et ce, au-delà des vitupérations des comédiens : «Je n'ai toujours pas compris les raisons pour lesquelles ils braillent plus qu'ils ne… causent. Je passe évidemment sur leurs gesticulations.» Y. K., une consœur, estime pour sa part qu'«à mon sens, il y a une sorte d'indécence des responsables de la télévision, voire des confrères qui vantent le programme du mois évoqué et légitiment ce raccourci superbe qui ferait croire que la télévision est à la page. Or, un programme, c'est toute une année et non pas un mois que ne peut justifier le budget pharamineux consenti pour ce faire. Sous d'autres cieux, on travaille dix mois et il y a relâche deux seuls mois. En tout état de cause, l'audimat sera, à mon sens, en voie d'extinction à la même période, l'année prochaine, car il est difficile d'imaginer des gens en extase devant la télé dans la… fournaise du mois d'août». Cela étant, la majorité des personnes que nous avons approchées affirment «jeter un coup d'œil et parfois restent scotchées devant un sketch parce qu'il y a quand même du bon». L'unanimité est à l'endroit de la série titrée Souk El hadj Lakhdar. Un ersatz de produits de série B… mais à chacun ses goûts.