Qu'est-il remarqué, à travers le monde, depuis l'apparition du virus H1N1 ? L'émergence du mot premier d'autant plus qu'il semble constituer, dans une espèce de course contre la montre entre les médias, la primeur des titres matinaux des journaux, des flashs radio et télévisuels. Premier décès en Italie… premier décès en Finlande… premier décès au Swaziland. En fait, des «premiers» qui ne sont supplantés par d'autres que lorsqu'il s'agit de premiers… cas de grippe porcine lesquels, forcément, peuvent conduire au… premier décès si la prise en charge n'y est pas. Et, du coup, figurer parmi les premiers, comme cela a été le cas, depuis la naissance de tous les challenges possibles, d'une part, et des espoirs des parents, d'autre part, dans sa classe n'est plus une finalité depuis que le numéral en question traîne une odeur de soufre. Témoin de ce charivari, et comme d'habitude, la première information de cette journée de vendredi est «la fermeture d'une crèche à Istres (Bouches-du-Rhône)» après «…la contamination d'au moins une employée par le virus H1N1… ». N'y a-t-il pas lieu d'admirer le «…au moins une employée» qui laisse ouverte l'opportunité à d'autres cas. Parceque en réalité, plus cette cochonne maladie est omniprésente et autant l'industrie pharmaceutique ne pourra que mieux s'en… porter. En l'absence de preuves à même de confirmer l'efficacité des produits fabriqués par les grands labos mais aussi sans que ladite grippe puisse décimer autant d'individus comme c'est quotidiennement le cas, du seul fait des accidents de la route, la menace d'une pandémie continue d'être agitée sans que ceux qui sont au premier rang appellent les Etats dont la religion est l'islam à faire preuve de raison en reportant, au moins pour cette année, le pèlerinage, car au vu de la description faite sur les risques de propagation, La Mecque devient malheureusement le parfait bouillon de culture. En d'autres temps et circonstances, ces premiers à agiter le bâton ont eu à évoquer, l'accord tacite de l'ONU aidant, le «devoir d'ingérence» pour s'immiscer dans les affaires intérieures d'un tiers pays. La question alors est : la grippe porcine est-elle aussi dévastatrice qu'on aurait tendance à le faire croire ? En tout état de cause, le secteur de la santé en Algérie s'y est sérieusement préparé et donne les moyens conséquents pour ce faire : deux masques de protection ont été remis au cours du mois de juillet, avec la célérité que l'on nous connaît, à un centre de contrôle médical pour les malades chroniques dans l'est du pays. Vraisemblablement, ceux parmi le corps concerné qui devraient en bénéficier vont être tirés au sort. A. L.