Il y a un an la Lehman Brothers s'écroulait. Les places financières font le grand saut dans l'inconnu. Ce matin-là, aucun banquier n'a encore vraiment l'intuition ni de l'ampleur de la catastrophe à venir ni de la rapidité avec laquelle la crise franchira l'Atlantique. Avec l'effondrement de la banque américaine, ce sont toutes les économies du monde qui ont attrapé froid. Même les économies des puissances mondiales n'étaient pas à l'abri. Jusqu'en janvier 2009, le monde de la finance vivait sur un volcan. Les places financières étaient précipitées dans de profonds abîmes. De vraies économies de guerre sont mises sur pied par les pays les plus industrialisés pour éviter la descente aux enfers. Le spectre de la crise de 1929 était omniprésent. Limiter les dégâts et sauver l'essentiel étaient le leitmotiv de tous les gouvernants du globe. Au moment où la planète se préparait au pire des scénarios et tentait de trouver les ripostes possibles et imaginables, les responsables algériens affirmaient, quant à eux, à qui voulait bien entendre, que l'Algérie n'était pas concernée par cette crise mondiale. Le pays, selon ses responsables, était à l'abri de la récession. Il est vrai que l'indice de la moribonde Bourse d'Alger est resté désespérément stable alors que ceux des prestigieuses places boursières plongeaient dans le rouge. Hors du temps, la Bourse algérienne est restée zen. Ce n'est pas pour autant que le pays était à l'abri de la crise. Les responsables algériens semblent avoir ignoré que les recettes des hydrocarbures, principale pour ne pas dire unique ressource du pays, allaient être sensiblement réduites par le ralentissement des économies productives. Après deux plans de relance économique, la crise financière n'a fait que souligner la forte dépendance du pays des fluctuations des volatil prix du pétrole. L'Algérie, qui amorce son troisième plan de relance économique et qui ne trouve toujours pas le moyen efficient de cette relance, a subi de plein fouet le choc externe inhérent à la chute des prix des hydrocarbures, selon les dires du gouverneur de la Banque d'Algérie. La loi de finances 2009 n'avait prévu aucune restriction ni orientation prévoyant les effets de la récession économique. Ce n'est qu'avec les déséquilibres des balances de paiements et les taux d'inflation ascendants que le gouvernement a décidé de sortir de sa torpeur. Les différentes mesures contenues dans la loi de finances complémentaires, affirme-t-on, vise à protéger notre l'économie et les ménages algériens des répliques de la crise. On affirme aussi que la loi de finances 2010 contiendra des mesures plus «protectionnistes». Un an après, l'Algérie met en place sa parade à la récession. Un an après, l'Algérie découvre la crise ! G. H.