De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar Au-delà des chiffres, des statistiques et des déclarations de bonnes intentions des responsables et des élus locaux, l'opération de la solidarité ramandhanesque aura démontré, si besoin est, la défaillance et la déliquescence des appareils d'Etat dans la prise en charge des démunis à l'échelle de la wilaya d'Oran. En effet, n'étaient une certaine catégorie d'associations intègres et autres âmes charitables qui avaient pris à cœur la distribution de repas chauds et autres couffins, la solidarité aura pu être un grand fiasco échelle. Certaines autres associations plus enclines à l'affairisme ont remis cela, cette année. L'occasion du Ramadhan a pu profiter à arrondir les comptes bien fournis de leurs membres peu commodes. Ces derniers sont facilement identifiables par les responsables locaux puisqu'ils roulent en voitures luxueuses et possèdent des demeures somptueuses. Le cas de la commune d'Oran, qui a opéré un recul injustifiable cette année dans le nombre de couffins distribués, est assez éloquent sur la manière dont est géré ce dossier. Ainsi, de 1 500 couffins bien garnis distribués l'année écoulée, l'opération de solidarité nationale s'est retrouvée avec moins de 700 couffins au cours de ce Ramadhan. Rien n'explique ce recul puisque la commune d'Oran dispose davantage de ressources au cours de ces dernières années, grâce à une embellie financière et des allocations de l'Etat. Il faut dire qu'à l'échelle des 26 communes que compte la wilaya, l'opération de solidarité a vu la mobilisation de ressources financières allant de 400 millions de centimes pour les APC les plus démunies, jusqu'à 1,5 milliard de centimes pour les communes les plus aisées. Ainsi, dans la commune de Bir El Djir, pas moins de 7 000 couffins ont été distribués. Pour ce qui est de la commune d'Aïn El Bya, une enveloppe de 400 millions de centimes a été dégagée pour les familles démunies. Les couffins garnis de denrées alimentaires tournaient autour de 2 000 DA. A El Braya, à Oued Tlélat et à El Ançor, l'opération de distribution du couffin a tourné à la confrontation et à la manifestation. Dans la localité d'El Ançor, les familles démunies ahuries par les pratiques malsaines de certains agents ont investi le parc communal pour s'approprier les denrées. Dans la localité d'El Braya, les familles ont dénoncé les agissements des responsables de l'opération dans une lettre adressée au wali. Phénomène saillant durant ce Ramadhan, des citoyens anonymes ont assuré des points de restauration dans différents endroits de la ville et des communes. Restaurants, bars, cafés et autres salles des fêtes ont distribué des repas chauds à des familles souvent au rendez-vous. Sans doute ahuris et abusés par les abus et les agissements peu commodes d'une majorité de responsables en charge de la solidarité ramadhanesque dans les appareils de d'Etat et autres associations malsaines, certains donateurs et âmes charitables ont préféré se charger eux-mêmes de cette opération.