Photo : Riad Par Abdelghani Aïchoun Si l'on parle de la problématique des dirigeants des clubs algériens, il est tout à fait nécessaire d'évoquer les fédérations sportives nationales qui, fort logiquement, sont censées établir les stratégies, ou plus précisément, les programmes de développement des disciplines dont elles ont la charge. De plus, étant donné que ce sont ces instances qui ont le plus d'informations sur leurs sports respectifs, il est normal qu'elles aient le rôle de réguler et d'organiser les différents championnats et compétitions qui sont sous leurs coupes. Devant cet état de fait, il est primordial, donc, que le mouvement sportif national dispose d'instances fédérales qui soient en mesure de porter les aspirations des uns et des autres et qui puissent développer le sport national. Et c'est dans cet ordre d'idée qu'une bonne réglementation est plus que nécessaire afin de mettre une barrière devant les opportunistes de tous bords qui voudront s'incruster dans un secteur dans lequel «circule beaucoup d'argent», notamment pour certaines disciplines à l'image du football. Bien évidemment, il n'est nullement question de porter des accusations à l'encontre de tous les acteurs du mouvement sportif mais l'expérience algérienne a démontré que des personnes n'ayant rien à voir avec le sport ont déjà pu accéder à des postes de responsabilité au niveau des clubs et même au sein des fédérations. Il faut dire que, dans certains cas, même si les «mis en cause» ne sont pas de «mauvaise foi» et veulent bien apporter un plus à une discipline donnée, les qualifications en termes de niveau d'instruction et de formation leur font défaut. Ce qui pose problème également. Il a été démontré, à maintes reprises, qu'à un certain stade de gestion, l'expérience à elle seule ne suffit pas. La gestion de la chose sportive aujourd'hui n'est que management, marketing, etc., pour ne citer que ces quelques domaines. Une gestion «scientifique» s'impose donc. A cet effet, il y a lieu de rappeler que le décret exécutif numéro 05–405, du 17 octobre 2005, fixant les modalités d'organisation et de fonctionnement ainsi que les conditions de reconnaissance d'utilité publique et d'intérêt général des fédérations sportives nationales, qui a été tant contesté par plusieurs acteurs du mouvement sportif, notamment ses articles relatifs à la limitation du nombre de mandat des présidents à un seul et du quota des experts du ministère de la Jeunesse et des Sports, a évoqué cette question. Ainsi, l'article 7 de ce décret stipule que «pour être éligibles, les membres de l'assemblée générale doivent justifier d'un niveau de formation, de qualités morales, d'aptitudes professionnelles et d'une expérience en rapport avec les responsabilités auxquelles ils postulent ; les statuts de la fédération sportive nationale précisent les conditions d'éligibilité». C'est-à-dire que le postulant doit cerner tous les contours de la question. Il est à signaler également que même cet article de loi a été «critiqué» par certains, en général dépourvus de diplômes, qui se sont vus ainsi bloqués dans leur quête de se voir élire à un bureau fédéral. Si les critiques émises à l'encontre de la limitation du nombre de mandat peuvent s'avérer «défendables», celles par contre relatives à l'exigence d'un minimum de niveau d'instruction sont tout à fait «illogiques». Même si l'expérience d'un athlète donné est tout aussi intéressante à exploiter, il n'en demeure pas moins que la planification, la gestion et l'organisation de la chose sportive, c'est une affaire plutôt scientifique. Bien évidemment, les fédérations peuvent, à leur guise, s'appuyer sur les expériences des uns et des autres. Et c'est pour ne pas perdre ces expériences accumulées par des athlètes au fil des années qu'une bonne politique de formation et de recyclage est plus que nécessaire. L'expérience ne peut être productive que si elle est soutenue par des paramètres académiques. Donc, à titre d'exemple, c'est pour ne pas «perdre» cette expérience cumulée par maint footballeurs que le président de la Fédération algérienne de football (FAF), M. Mohamed Raouraoua, fait de la «réinsertion» des anciens footballeurs dans le circuit sportif l'un de ses objectifs. Ainsi, plusieurs stages, pour devenir entraîneur, entre autres, ont été organisés par l'instance fédérale qui, souvent, prend en charge les frais de la formation. De la sorte, en plus du fait que l'encadrement du football national sera meilleur dans l'avenir, les catégories inférieures des clubs, souvent coachées par des anciens footballeurs n'ayant aucune base académique, bénéficieront d'une formation de qualité. Si ce paramètre (recyclage et formation des anciens sportifs) a été évoqué c'est parce que, dans bien des cas, le personnel dirigeant des clubs et même des fédérations sportives compte en son sein, entre autres, ces anciens sportifs. Est-il concevable, en définitive, que quelques-uns parmi les clubs les plus prestigieux du pays soient dirigés par des personnes qui n'ont, à leur actif, aucune formation ou qualification académique ? Ils sont là pour la simple et unique raison qu'ils ont évolué dans ces équipes, par le passé, durant quelques années. Bien évidemment, sous d'autres cieux, notamment les pays les plus avancés en termes de développement du sport, la chose ne paraît pas envisageable. Et finalement, c'est tout cela qui fait que notre sport, d'une manière générale, n'arrive pas à se hisser au niveau international. Dans les sports collectifs, sauf quelques rares exceptions, les clubs algériens se font tous éliminer prématurément dans les tournois continentaux ou internationaux. Quant aux sports individuels, les médailles qu'arrachent certains athlètes, occasionnellement, dans quelques rendez-vous de grande valeur, ne devraient aucunement faire oublier l'état général de déliquescence dans laquelle se débat le sport algérien. D'ailleurs, certains techniciens ont même averti, ces derniers temps, contre le fait que les bonnes performances de l'équipe nationale de football peuvent être «utilisées» par certains afin de «cacher» une situation «chaotique» du sport national. Si tout est à faire et à refaire dans le sport national, c'est également le cas pour les dirigeants. La chose est nécessaire au niveau des clubs Elle l'est encore plus en ce qui concerne les fédérations…