Le rapport de la Banque d'Algérie, discuté jeudi dernier en plénière par les députés, n'était pas «avare» en chiffres, sur certains chapitres. Mohamed Laksaci, gouverneur de la Banque d'Algérie, l'a présenté et avancé des données en vrac. Il est toutefois resté vague sur certains sujets. Il a ainsi souligné que le total des avoirs extérieurs nets en dinars a atteint, fin juin 2009, 10 604,30 milliards de dinars contre 10 277,55 milliards à la fin mars 2009 et 10 246,96 milliards à la fin décembre 2008. Le document, qui a fait l'objet d'un large débat à l'assemblée, relève que le total des avoirs extérieurs qui avait connu une «forte hausse» (38,2%) en 2008, dont 23,6% au deuxième semestre contre 11,8% au premier semestre et qui correspond à un «pic historique», «s'est stabilisé» au premier semestre 2009. Il affirme par ailleurs la «hausse» des crédits économiques au premier semestre de l'année 2009, expliquant cependant que les crédits destinés aux PME «restent en deçà» des objectifs escomptés en dépit des mesures adoptées par les pouvoirs publics pour les faciliter notamment par la création de fonds de garantie. La liquidité monétaire, le document en parle également, précisant qu'elle est en «régression permanente», passant de 2 845 milliards de dinars à la fin 2008 à 2 549 milliards à la fin juin, soit une baisse de 296 milliards (une réduction de 10 %). S'agissant de la politique de résorption de la liquidité bancaire durant les six premiers mois de l'année en cours, le rapport souligne que la Banque d'Algérie poursuit sa politique de résorption de l'excédent de liquidités dans les banques en exploitant la technique de récupération de liquidités (pour 7 jours et 3 mois). Le Conseil de la monnaie et du crédit a publié en mai 2009 un nouveau système d'intervention de la Banque d'Algérie dans le marché monétaire et ses opérations hors marché. Dans un autre registre, le rapport en question fait état d'une «légère baisse» du taux d'inflation en Algérie, qui passe de 5,8% en décembre 2008 à 5,2% en juin 2009. En moyenne annuelle, le taux d'inflation a enregistré une hausse de 0,4%, passant de 4,5% en décembre 2008 à 4,9% en juin 2009. Autre chiffre, le solde global du Trésor public au premier semestre 2009 était «négatif» avec un montant de 228,7 milliards de dinars. Cette baisse de la capacité de financement du Trésor a été toutefois accompagnée d'une «stabilité» des revenus du Fonds de régulation des recettes (4 280,1 milliards de dinars fin 2008 et fin juin 2009). Durant le premier semestre 2009, le Trésor public a, selon les termes du rapport, bénéficié de «revenus non bancaires» qui lui permettent de financer son déficit, voire d'augmenter ses dépôts dans le compte courant auprès de la Banque d'Algérie, contribuant ainsi au développement de l'épargne institutionnelle. Y. S. Renforcement du contrôle du système bancaire Après avoir dressé les dysfonctionnements des banques et établissements financiers dans le rapport annuel sur l'évolution économique et monétaire de l'Algérie présenté jeudi dernier devant les députés, le gouverneur de la Banque d'Algérie, M. Mohamed Laksaci, s'est engagé à améliorer la fonction de contrôle général du système bancaire au cours de l'année 2009. Il a clairement affiché la volonté de la Banque centrale de «développer davantage ses performances en matière de contrôle sur le terrain et le contrôle permanent, outre la détection précoce des points faibles des banques et établissements financiers». M. Laksaci a par ailleurs souligné l'importance pour les banques de s'adapter avant la fin de cette année aux nouvelles exigences concernant le capital minimum défini, en décembre 2008, par le Conseil de la monnaie et du crédit, précisant que «ces derniers devraient réaliser un progrès en matière de gestion du risque de liquidité». Les banques sont en effet tenues de faire passer le capital à 10 milliards de dinars avant la fin de l'année Parallèlement à cette réglementation, les établissements financiers devraient toujours, selon la même source, améliorer l'évaluation des risques de gestion et maîtrise des crédits. Et ce, pour une meilleure affectation des ressources financières dans l'économie nationale. Le premier responsable de la Banque centrale a également tenu à rappeler le développement des moyens de contrôle prudentiel global à travers un suivi des banques sur la base des indicateurs de solidité du système bancaire. Il est aussi prévu dans ce cadre l'installation de la commission de stabilité financière et la commission de l'administration chargée de suivre l'élaboration du cadre réglementaire du système de comptabilité financière des banques et établissements financiers. S. I. Baisse de 21% des revenus budgétaires au premier semestre 2009 Selon le gouverneur de la Banque d'Algérie, les revenus budgétaires sont passés de 2 483,3 milliards de dinars au premier semestre 2008 à 1 962,6 milliards au premier semestre 2009, soit une baisse de 21%. Cette baisse est due, selon M. Laksaci, «au repli des recettes fiscales pétrolières (-35,4%) dans une conjoncture caractérisée par une augmentation de la fiscalité ordinaire (28,1%)». «La forte baisse de la contribution des recettes des hydrocarbures est essentiellement liée aux prix des hydrocarbures exportés tout au long du premier semestre de l'année 2009. Le prix moyen a été évalué à 51,89 dollars/baril au premier semestre 2009 contre 111,56 dollars/baril au premier semestre 2008», a-t-il expliqué.