Pris par d'autres engagements, la plupart des députés n'ont pas daigné récupérer le rapport. Le rapport de la Banque d'Algérie n'a pas capté l'intérêt des parlementaires. La présentation du rapport de la situation financière du pays, jeudi dernier, par le gouverneur de la Banque d'Algérie s'est déroulée dans une ambiance froide. L'hémicycle était presque clairsemé. Moins de la moitié des députés ont daigné répondre présent. Sur les 389 députés siégeant à la sixième mandature, il y avait moins de 200 présents. Les caméras de l'Entv ont parfaitement illustré ce désintérêt. Le débat a été marqué par une faible participation. Pas plus de 45 interventions. «C'est la première fois qu'on enregistre un si faible taux de participation», nous confie une source parlementaire, avec regret. Alors que le passage de Laksaci était une l'occasion de soulever les problèmes de dysfonctionnement et contrôler la gestion des ressources, les députés n'ont pas su exploiter cette opportunité et en tirer profit. A l'exception de certains, la majorité n'a pas jugé utile de jeter un coup d'oeil sur le rapport. Nombre d'entre eux n'ont pris possession du rapport que quelques minutes avant le début de la plénière, alors que celui-ci a été mis à leur disposition depuis dimanche dernier. En vain. «Nous avons distribué 400 exemplaires. Ils étaient disponibles dans les casiers des députés depuis dimanche dernier», affirme notre source précisant toutefois que tous les députés ont été avertis le jour même par SMS pour venir récupérer le document. Occupés par d'autres engagements, la plupart des députés n'ont pas jugé utile de récupérer le rapport. «Ceux qui se sont déplacés pour récupérer le document ne dépassent pas la soixantaine», indique notre source. La plupart d'entre eux sont des présidents de commission, des présidents de groupe parlementaire et des vice-présidents. Le reste, soit plus de la moitié des députés, était loin de l'actualité parlementaire. Ce désintérêt a été constaté d'ailleurs dans les débats. Les députés ont axé beaucoup plus leurs interventions sur les problèmes du secteur que sur les données du rapport. Le marché parallèle des devises, la qualité des billets et le problème d'octroi de crédits d'investissement sont les différents sujets soulevés de part et d'autre. Profitant du passage du gouverneur de la Banque d'Algérie, les députés ont plaidé pour la lutte contre le marché parallèle des monnaies étrangères qui envahit la sphère financière. Ces derniers ont même interpellé M.Laksaci sur la qualité des billets de banque qui sont défectueux. Critiquant vivement le marché informel des devises, certains parlementaires ont avancé que des sociétés étrangères activant en Algérie seraient à l'origine du renchérissement de la devise étrangère sur le marché parallèle. Selon eux, ces entreprises procèderaient à la conversion de leurs bénéfices en dinars sur ce marché pour les transférer sous forme de devises vers l'étranger d'une manière illégale. D'autres députés ont abordé la question relative au financement de l'investissement considérant que la politique financière de la Banque d'Algérie n'accorde pas l'importance requise aux crédits à l'investissement, alors que l'augmentation du financement dans certains secteurs a donné des résultats satisfaisants.