Il n'y a pas de banques spécialisées dans la micro-finance en Algérie. C'est ce qu'a affirmé hier, M. Djerad Djamel, expert financier, lors d'une table ronde sur la micro-finance, organisée au forum d'El Moudjahid en présence de plusieurs représentants d'organismes d'emplois de jeunes (ANSEJ, ANGEM, , etc.). Le conférencier a précisé qu'en Algérie, c'est un autre système qui est appliqué pour l'octroi de microcrédits. Il s'agit des différentes formules de l'emploi des jeunes. Pour l'orateur, ces formules sont contraignantes pour les demandeurs de crédits, puisque, estime-t-il, ils doivent passer par l'administration pour avoir un microcrédit et lancer leurs propres projets. Or, ajoute-t-il, c'est les banques spécialisées dans la micro-finance qui partent à la recherche de clients, notamment dans les zones reculées. En outre, selon les participants à la table ronde, la réglementation afférente à ce créneau est inexistante. Cependant, les banques ont pu s'adapter aux différentes situations. L'exemple nous viendra de la Baraka Bank qui a octroyé 40 microcrédits à des jeunes et 15 autres à des groupes de femmes, selon le représentant de cette banque. Aux yeux des participants, le microcrédit revêt une importance capitale notamment en ce qui concerne l'économie sociale. C'est-à-dire, le microcrédit peut financer les petits projets et valoriser le savoir-faire. D'ailleurs, appuie-t-on, 95 % des entreprises en Algérie ont moins de 20 salariés. C'est pourquoi, les participants ont préconisé de «sortir des sentiers battus» et trouver d'autres formules de financement des petits projets. Sur un autre registre, le représentant de l'Agence nationale de gestion du microcrédit, l'ANGEM, a indiqué qu'à fin 2008, l'agence a pu créer 130 000 activités et 194 000 emplois. 50% des bénéficiaires de ces microcrédits sont des artisans, soutient l'orateur. S'agissant de l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes, l'ANSEJ, celle-ci a pu concrétiser plus de 100 000 accords qui représentent quelque 205 milliards de dinars et donc environ 295 000 emplois, selon le représentant de cette agence. De plus, selon la même source, le taux de mortalité parmi les bénéficiaires est de 15 à 20%.Bien que ces mécanismes aient pu amorcer une nouvelle tendance et réaliser le rêve de milliers de jeunes, les invités d'El Moudjahid n'ont pas mâché leurs mots. La grande partie de ces projets sont montés dans les services. Ce qui leur fait dire qu'il faut des études pour évaluer chaque mécanisme et inciter les demandeurs d'emploi à s'impliquer davantage dans la concrétisation de projets qui créent de la valeur ajoutée. S. B.