De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar C'est une première dans les annales de l'histoire de l'entreprise nationale la Brasserie algérienne de l'Ouest BAO. Une coupure d'électricité de 48 heures a été opérée par les services commerciaux de la SDO Ex-Sonelgaz, direction régionale d'Oran. Cela sans préavis aucun, selon le président-directeur général de cette entreprise, Mourad Hammamouche. «Ça ne s'est jamais produit chez nous. Nous avons des milliards d'investissements et de nouvelles installations onéreuses que nous risquons de perdre à cause d'un malentendu entre les services internes de la SDO et Algérie Poste», nous confiera le P-DG de la BAO. L'entreprise, qui date des années 1800 et qui emploie plus de 200 personnes, se voit ainsi sanctionnée d'une manière sévère et pour des raisons non encore avouées, estime-t-on dans les rangs des personnels. A la SDO direction d'Oran, la chargée de la communication qui avait pris attache avec les responsables concernés nous expliquera que «le client a, en effet, été sanctionné pour avoir trois factures impayées». Mais à la question de savoir si des accusés de réception sont disponibles, elle nous répond par la négative. Au sujet des préavis de coupure, on estime au sein de la SDO que la facture comprend un avertissement suffisant pour le client. Reste à savoir si la SDO ne fait pas la différence entre un client potentiel régulier et les nuisances que peuvent représenter de telles décisions et mesures pour les clients ciblés par ces coupures. Sur les lieux, on constate que les produits et les bouteilles sont toujours bloqués dans les machines. Ce qui représente une véritable perte pour l'usine en question. Qui va dédommager cet investisseur ? Le responsable de la comptabilité nous confiera que «la situation de l'entreprise est solvable et nous n'avons aucun problème avec la Sonelgaz. Les factures que nous recevons sont vite réglées, selon le cheminement comptable d'usage», nous confie-t-on encore. De son côté, M. Hammamouche nous confiera en substance : «J'ai expliqué à la chargée commerciale qu'il n'existe qu'une seule facture en cours de validité à régler. Les autres, si elles ne sont pas parvenues, c'est qu'il y a un dysfonctionnement quelque part. Mais en tout cas, pas dans mes services. Je n'ai pas l'habitude de laisser traîner des factures. De plus, je suis un partenaire respectable de la SDO, nous effectuons régulièrement de gros achats chez cette direction, comme je règle régulièrement mes factures. Là, j'ai un matériel qui vaut des milliards et qui risque de partir en fumée.» Mais, ce qui est le plus grave, selon le patron de la BAO, «c'est que la Sonelgaz ne nous a adressé aucun préavis. Là, je suis catégorique. Pour moi, c'est de la mauvaise foi, ni plus ni moins». Hier, la colère était encore visible sur le visage de cet homme d'affaires et de ses techniciens et travailleurs. Fait douteux, à la sortie de l'usine nous avons remarqué la présence d'un 4X4 gris de la Sonelgaz portant le numéro 19 stationné devant la porte. A la vue du patron de la BAO, le véhicule démarre en trombe. On croit savoir que 32 entreprises ont subi les mêmes sanctions, nous dit-on à la Sonelgaz.