Au cours d'une «mini-conférence», tenue en marge du Forum économique mondial (WEF) qu'a accueilli la ville de Davos (Suisse) la semaine dernière, le Brésil a proposé l'organisation d'un sommet mondial pour parachever les négociations du cycle de Doha sur la libéralisation du commerce, actuellement dans l'impasse. Quelque 17 ministres représentant différents pays, notamment l'Australie, l'Inde, ainsi que l'Union européenne, ont participé à cette conférence. «Dans le cours de la discussion, le ministre des Affaires étrangères brésilien, Celso Amorim, a mis cette option sur la table», a déclaré samedi dernier le directeur-général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), Pascal Lamy, lors d'une conférence de presse. «Personne n'a dit non, mais nous avons tous dit que, si cela devait se faire, ce qui reste à régler, à savoir une liste de douze à treize questions passablement techniques, devrait être simplifié», a-t-il ajouté. La présidente suisse, Doris Leuthard, dont le pays a présidé la rencontre, a, pour sa part, estimé que les questions non résolues devraient être ramenées à «cinq ou six points» avant que les dirigeants ne soient appelés à s'engager dans une négociation finale. Toutefois, au moins, deux acteurs importants étaient absents à cette conférence : les Etats-Unis et la Chine. Le représentant américain pour le commerce, Ron Kirk, n'avait pas fait le voyage et la Chine n'avait pas envoyé son ministre du Commerce, mais le vice-ministre.Le vice-président de la commission indienne de planification, Montek Ahluwalia, a déclaré de son côté devant le Forum de Davos que l'échec des partenaires mondiaux à achever le cycle de Doha était de mauvais augure pour conclure un pacte global contre les changements climatiques. «Il est très difficile de croire que, si la communauté internationale ne peut résoudre les négociations commerciales multilatérales, elle pourra traiter de questions plus complexes comme le changement climatique», a-t-il observé.Pascal Lamy avait estimé en décembre dernier qu'une percée était nécessaire en mars prochain pour qu'un accord puisse conclure le cycle de Doha en 2010. Les grandes puissances économiques membres de l'organisation se sont engagées à conclure cette année ce laborieux cycle de négociations entamé dans la capitale du Qatar en 2001 et qui doit aboutir à une grande libéralisation du commerce mondial. Plombé par un différend Nord-Sud, il aurait dû être bouclé fin 2004. Les négociations butent depuis des années sur des divergences entre pays industrialisés et en développement sur les baisses des subventions agricoles ainsi que sur les droits de douane aux exportations de produits industriels.