Les chroniques algériennes au fil des années ne connaissent pas de résultats positifs, de compromis durables et encore moins d'avancées notables dans le traitement des conflits sociaux qui font partie de la vie sur terre, dans tous les pays. Il n'y a que les dates qui changent alors que les mêmes logiques sont reconduites à l'identique, sans courage ni imagination du côté des pouvoirs publics qui préfèrent la répression à la négociation civilisée entre des acteurs politiques ou des syndicats qui représentent des intérêts différents, des approches qui divergent avec celles des gouvernants. Tous sont simplement humains, ne sont pas tous logés à la même enseigne devant les difficultés de la vie, devant des sardines qui aspirent au statut de caviar et une corruption qui semble invincible autant qu'elle est arrogante. Cependant, les humains dans les contrées démocratiques ont inventé et affinent chaque jour des mécanismes, des espaces de médiation, des syndicats (au pluriel), des lois et règlements qui pacifient le vivre ensemble, à l'abri d'une justice généralement au service du bien général et du pays.Les secteurs de la santé, de l'éducation nationale, dont les places stratégiques qu'ils occupent dans tous les pays ne sont pas à émontrer, vivent des crises que personne ne doit prendre à la légère. La bonne santé, des enseignements de qualité (de la crèche jusqu'à la sortie des cycles niversitaires) sont les meilleurs investissements consentis par les gouvernants et les sociétés les plus avancés de la planète vers lesquels les citoyens aspirent lorsqu'il s'agit de cursus universitaires ou de soins de haut niveau à recevoir.Les grèves dans ces secteurs sont en passe de devenir les règles et non plus les exceptions. Les revendications, des plus légitimes, et les contestations se déroulent toujours de la même façon. Des Algériens en uniforme font face à des femmes et des hommes qui soignent la maladie, prolongent la durée de vie et la force de travail, qui transmettent savoirs et connaissances aux générations et sans doute à de futurs dirigeants au sommet. Ainsi, le dialogue et la négociation sont occultés pour mieux opposer des Algériens, faire effriter un éventuel et hypothétique front national. Or, ce dernier est plus que vital dans le monde d'aujourd'hui. L'Algérie est sur la liste noire établie par ceux qui ont justement les meilleurs systèmes de santé et d'éducation au monde. Le pays éprouve les pires difficultés à avoir une vision experte, intelligente, consensuelle pour mener à bien des négociations avec l'UE, devenues un feuilleton égyptien de la pire veine. Tout se passe et s'organise comme pour rendre irréversibles la corruption, la bureaucratie qui multiplie les papiers administratifs et les photocopies légalisées avec l'ancrage assuré d'une soumission dégradante devant des guichets à perte de temps avec dans la tête une prière muette que l'informatique ne soit pas à l'arrêt et que les préposés ne soient que moyennement bavards.Qui mieux que les personnels hospitaliers, les malades, les enseignants et les élèves, des associations performantes crédibles et offensives pour dire les maux des secteurs et trouver avec les pouvoirs publics les meilleurs solutions d'avenir ? Mais on préfère réprimer des salariés qui, eux, travaillent et souffrent, au moment où de hauts salariés déclarent que le Parlement n'est que pour soutenir et que d'autres, tout à fait relax, évoquent publiquement un clan présidentiel. En réduisant celui qui parle au nom de tous les Algériens à un simple chef de clan, on franchit un pas de plus dans cette descente aux enfers durant laquelle un ministre est ministre mais ignore ce qui se passe à Sonatrach, alors que l'entreprise est sous sa tutelle. Sonatrach ne serait donc qu'une chronique algérienne parmi les autres.L'anomie est désormais une option, une «constante». Nul n'est en mesure aujourd'hui, à part quelques initiés, d'éclairer l'opinion sur le vaudeville intitulé «l'Algérie et la grippe AH1N1». Le marché a-t-il été passé, pour combien de doses et pour combien ? Quant à la campagne de vaccination, maintenue ou annulée, elle est partie quelque part dans les coulisses d'un théâtre d'ombres.Le Parlement, selon la Constitution, a des missions nobles, importantes au plus haut niveau qui ne font pas de lui un soutien servile de l'Exécutif. Ses articles 98, 99, 100, 117, 119, 112 et plusieurs autres donnent au Parlement des responsabilités dans pratiquement tout ce qui concerne la nation. Cependant, il en est autrement dans le réel algérien : le respect de la loi suprême, la déclaration du patrimoine, le plein exercice de ses responsabilités ne sont plus que des artifices écrits sur le papier mais qui n'engagent personne dans les chroniques sans fin du pays. A. B.