De notre correspondant à Béjaïa Kamel Amghar Le conflit social qui paralyse le secteur de l'éducation depuis près de quinze jours est en voie de résorption. La décision ferme de la justice, qui a statué en date du premier mars dernier sur le bras de fer opposant la tutelle aux syndicats autonomes, a amené la quasi-majorité des grévistes à suspendre leur mouvement de protestation. En effet, toutes les écoles primaires et collèges d'enseignement moyen (CEM) ont normalement repris les cours dans la matinée d'hier à travers toute la wilaya de Béjaïa. L'UNPEF (Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation), qui contrôle quasiment tous les établissements de ces deux paliers, avait, pour rappel, appelé la veille ses adhérents à geler la contestation et à regagner immédiatement leurs postes de travail. La direction de l'éducation a noté pour cette première journée de la semaine une reprise à 100% dans le primaire et le moyen. En revanche, le CNAPEST (Conseil national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique), qui mène la protesta dans les lycées, avait exhorté ses partisans à maintenir la pression en attendant une décision imminente de son conseil national. De nombreux lycées restent conséquemment paralysés. Même si l'académie n'a pas donné de chiffres précis à ce sujet, on parle d'un taux de grève qui serait supérieur à 70%. Cependant, l'administration s'est déjà mise à exécuter les sanctions prévues par la loi, notamment celle contenues dans le verdict rendu par la justice sur ce conflit précis et les arrêtés 184 et 189 du ministère de tutelle. Des huissiers de justice ont été sollicités pour établir des procès-verbaux sur la situation, et des mises en demeure ont été adressées à tous les grévistes. Faisant valoir le droit constitutionnel de l'élève à l'éducation et à l'instruction, la tutelle compte sévir contre les grévistes récalcitrants en recourant à la justice. «Ils ont un délai de 72 heures pour réintégrer leurs postes. Passé cet ultimatum, de lourdes sanction administratives seront prononcées à leur encontre», insiste le directeur de l'éducation à l'endroit des PEST. Tout porte à croire, cependant, que les lycées vont également reprendre dans les heures qui viennent conformément à la sentence prononcée par l'instance judiciaire.