Photo : Riad De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati Mettre le cartable et toutes les affaires scolaires dans un coin pour les écoliers et penser aux trente minutes ou plus de sommeil à gagner pour les parents. C'est ce que représentent les vacances pour une majorité de gens en Algérie. Pour les élèves et leurs parents, à l'exception des devoirs que les enseignants ont demandés, les vacances sont plutôt une occasion pour le farniente. Une période réservée au strict minimum. Il est plutôt quasi utopique de croire que les parents soient prêts à mettre au point un programme culturel pour leur progéniture pendant les vacances scolaires, notamment celles d'hiver et de printemps. Il n'est pas question ici d'accuser les parents de négligence coupable mais si l'on approche la question d'un peu plus près, on comprendra aisément que les parents n'ont pas vraiment un grand choix quand les vacances s'annoncent. Cela s'explique de prime abord par le désert culturel servi aux enfants en général et aux écoliers en particulier. Et dans ce domaine, la wilaya de Tizi Ouzou n'est pas très différente des autres wilayas du pays où le manque d'infrastructures culturelles est une réalité amère qui risque de s'éterniser. Pourtant, une visite dans un musée ferait beaucoup de bien aux enfants et même à leurs parents et dans cette wilaya, il n'existe qu'un seul musée, celui du moudjahid, consacré exclusivement à la guerre de libération nationale. Il est vrai que ce n'est pas le meilleur thème qui pourrait attirer les enfants même si les parents pensent qu'il est toujours intéressant de faire revisiter à leurs enfants les détails de la révolution qui leur ont permis de devenir ce qu'ils sont aujourd'hui. Pour cela, les parents seront contraints de quitter la wilaya de Tizi Ouzou pour pouvoir faire visiter à leurs enfants d'autres structures culturelles, notamment de la capitale. Mais là, se posera a problématique financière pour la plupart d'entre eux, incapables d'offrir plus que le minimum vital à leurs enfants. Il y a également les bienfaits de la lecture dont ils sont privés de façon scandaleuse. A cause des prix exorbitants des livres intéressants à lire, des maigres bourses de leurs parents mais aussi à cause de l'inexistence de séances de lecture que pourraient initier les associations, notamment celles de parents d'élèves, devenues par la force du temps des structures fantomatiques quasi-inutiles. Cela sans réduire de la responsabilité des structures de l'Etat qui ignorent complètement cet aspect de la lecture qui pourrait également semer l'amour de la lecture dans le cœur des enfants. Surtout qu'aujourd'hui une vérité indéniable saute aux yeux : la lecture n'est pas la priorité des enfants, de l'avis de beaucoup de parents mais aussi de libraires et d'éditeurs qui se sont déjà prononcés sur les colonnes de La Tribune. Il existe cependant un programme d'activités que la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou abrite tous les week-ends au profit des enfants. Il s'agit uniquement de spectacles de clown, de magie ou de théâtre pour enfants dont la régularité de programmation change à l'occasion des vacances scolaires. En effet, selon un cadre de cette institution culturelle, ces spectacles sont programmés trois à quatre fois par semaine pendant les vacances scolaires et les enfants et leurs parents sont plus nombreux à y assister qu'en dehors de ce congé. C'est tout de même une occasion pour les enfants de s'amuser et de passer du bon temps et non de se cultiver ou de s'instruire, comme cela pourrait être réalisé lors de visites dans des musées ou lors de séances de lecture.