Photo : Riad Par Wafia Sifouane Le Théâtre national algérien Mahieddine Bachtarzi (TNA) a rendu hommage, samedi dernier, à ses grandes dames et cela dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale du théâtre fêtée chaque 27 mars. Malgré leur âge, ces dames ont gardé tout leur entrain. Fatiha Berbere, Farida Saboundji, Nouria, Doudja, Wahiba et Nadia Talbi sont parmi ces femmes qui ont consacré leur vie aux planches et aux plateaux. C'est dans la grande salle du TNA que ces comédiennes se sont vues gratifiées par l'attribution d'un trophée de la part du directeur de l'établissement M'hamed Benguettaf. Dans son allocution d'ouverture, il a mis en exergue toutes les difficultés auxquelles ces dames ont fait face rien que pour le bonheur du public. «Au nom du théâtre, je salue toutes ces femmes qui ont consacré leur vie aux planches. tre artiste, c'est d'abord être en éternel défi. Mais être femme artiste signifie défier toute la société. Pour cela, il faut se munir d'un zeste de folie et de beaucoup de courage et de passion, ce que ces femmes ont fait. Durant ma vie de comédien, j'ai eu à côtoyer beaucoup de femmes comédiennes. J'ai passé 45 années de délicieux partage. C'est pour cela que je peux dire aujourd'hui que le théâtre est fier de ses filles», dira-t-il. Un diaporama regroupant les plus belles photographies des archives sera projeté. Le public subjugué a pu admirer une fois de plus Sonia, Keltoum, Affifa et bien d'autres comédiennes qui ont écumé les planches. Cette projection est accompagnée de la lecture d'un texte dédié à ces femmes artistes rédigé par M. Brahim Nouel. Dans le hall du théâtre, les visiteurs ont pu admirer une exposition regroupant les photographies des comédiennes. Aucune d'entre elles n'a été oubliée. Toutes celles qui ont fait les beaux jours du théâtre sont immortalisées une par une dans des photographies en noir et blanc. Plus gracieuses que jamais, les comédiennes honorées étaient visiblement flattées par ces honneurs. Toutefois, on ne peut manquer de relever que cet hommage n'a pas fait exception à tous ceux qui l'ont précédé, en ce sens qu'on s'est contentés de couvrir de fleurs ces femmes qui ont fait du théâtre leur vie, voire leur famille, pour les oublier le lendemain. Les artistes, femmes et hommes, qui ont signé les lettres de noblesse des arts en Algérie et qui, aujourd'hui, sont âgés, malades et à bout de force, n'ont pas besoin de fleurs et d'un bout de carton disant «la reconnaissance» que nous leur devons, mais d'un hommage digne de ce nom. Et le seul hommage qu'on puisse rendre à un artiste, c'est de lui permettre de le rester jusqu'à son dernier souffle. C'est là que surgit la problématique de l'inexistence d'un statut d'artiste qui prenne en charge et encadre l'organisation de la carrière des artistes du début jusqu'à la retraite. Rappelons que le Théâtre national algérien a dédié le mois de mars à la création féminine et cela en permettant aux artistes femmes de présenter leurs productions. Le directeur de l'établissement a encore rappelé que cette action sera renouvelée chaque année.