Photo : S. Zoheïr Par Abderrahmane Semmar La flambée des prix des produits de première nécessité ne laisse plus l'opinion publique indifférente. La cherté excessive qui érode incessamment le pouvoir d'achat des Algériens a fini par susciter un mouvement d'indignation au sein de la population. Dans ce sens, un mouvement de protestation «pacifiste et apolitique» a lancé un appel à une «journée sans achat» à travers le territoire national, fixée au 7 avril, pour boycotter différents produits alimentaires, même ceux de première nécessité. Il s'agit précisément d'un groupe d'universitaires algériens qui a lancé via les réseaux sociaux d'Internet une initiative pour organiser une «journée sans achat» en Algérie. L'objectif fixé est de dénoncer la cherté de la vie. Pour ce faire, l'appel, lancé essentiellement par courrier électronique, propose de boycotter plusieurs produits de large consommation comme le lait en poudre, le sucre, le café, l'huile de table et l'huile d'olive, les viandes et la sardine mais aussi les fruits et légumes, les produits en conserve, y compris le thon, les boissons gazeuses et les jus ainsi que les légumes secs. A ce sujet, Zoubir Fadel, coordinateur du mouvement et journaliste à El Khabar, a affirmé récemment à la presse que son mouvement se préoccupe avant tout de l'avenir «des Algériens, loin des partis politiques et des associations de protection des consommateurs qui ne font rien en réalité». Partant du principe que «la société civile a le droit absolu de faire changer les choses», les animateurs de ce mouvement comptent ainsi organiser, la veille, le 6 avril, un rassemblement à la Maison de la presse Tahar Djaout d'Alger (Place du 1er Mai). Par ailleurs, il est question de reconduire ce mouvement pour une «journée sans achat» chaque année jusqu'à ce que les pouvoirs publics décident, enfin, d'apporter une solution définitive au problème de la spéculation dans notre pays. Il est à souligner également qu'une pétition signée par un million d'Algériens sera transmise à la présidence de la République et au Premier ministère afin de les interpeller sur cet épineux problème, lequel menace plus que jamais le niveau de vie des Algériens en plongeant dans la paupérisation des pans entiers de notre société.