Photo : Riad De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar Devant être mise en application et généralisée au mois de mars 2009, la carte «Chiffa» peine à arriver à ses destinataires et à leurs procurer les avantages et les facilités annoncés. A Oran, la fameuse carte magnétique reste inaccessible pour une grande partie de la population qui se voit piégée par une situation fâcheuse et paradoxale, à la fois. Quotidiennement, des usagers de la CNAS signalent des anomalies et des erreurs sur les cartes, quand elles leur sont délivrées. Selon les informations quotidiennement recueillies auprès d'assurés sociaux, beaucoup de travailleurs n'ont toujours pas reçu la carte-miracle. Ce sont les habitants des villages et autres localités de la wilaya qui sont les plus sanctionnées par rapport à cette situation. C'est le cas de la commune de Hassi Bounif, dont le bureau d'une centaine de mètres carrés a connu des situations difficiles tant pour usagers que pour les employés de la CNAS, soumis aux aléas du métier et aux humeurs des usagers. Rappelons seulement que ce bureau de la CNAS est censé traiter et délivrer les cartes «Chiffa» de 5 communes. Ce qui a forcément engendré des situations difficiles et inextricables. Dans ce bureau communal de la CNAS, les usagers ont laissé libre cours à leur colère, il y a quelques jours seulement, à la suite de «graves erreurs constatées sur leurs cartes». Selon les échos qui nous sont parvenus à la suite de l'éclatement de cette affaire, des erreurs sur les photos, les noms et les prénoms ont été signalés dans cette agence par de nombreux usagers. «Ce n'est pas la photos de ma femme qui a été placée sur sa carte. Je ne comprends pas ce qui s'est passé», notait un quinquagénaire au cours de ces incidents au niveau de l'agence CNAS de cette localité. Mais ce n'est pas tout. Les usagers de la CNAS ont également eu la désagréable surprise de recevoir leurs cartes à deux ou trois jours seulement de l'expiration de la date de fin de droit. «On m'envoie la carte deux jours avant son expiration. Au niveau de la pharmacie de mon lieu de résidence, j'ai eu la désagréable surprise d'apprendre que ma carte n'est plus en service et que je ne pourrais bénéficier de médicaments sans les avoir payés en espèces. Ça veut dire quoi ?» s'interroge un autre adhérent dans cette commune. Cela implique surtout de nouvelles tracasseries et de nouvelles procédures bureaucratiques pour ces malheureux abonnés de la CNAS. C'est le cas des usagers de l'agence CNAS de Hassi Bounif dont certains se levaient à 5 heures du matin pour pouvoir retirer la fameuse carte et s'en aller travailler. Au niveau des officines pharmaceutiques, les pannes techniques et les erreurs sont légion au grand dam des adhérents qui n'ont d'autre choix qu de mettre la main à la poche. «Je sors de cette pharmacie comme vous voyez et je reviens bredouille. La pharmacienne a beau mettre la carte dans l'appareil, ça ne veut pas s'allumer. Allez savoir ce qui se passe. J'ai déboursé plus de 800 DA pour acheter les médicaments pour mon enfant asthmatique. En attendant ce que dira l'agent de la CNAS», dira un citoyen au sortir d'une pharmacie du centre-ville. Les retards dans la délivrance de la carte «Chiffa», les erreurs et les dysfonctionnements continuent de ponctuer l'opération de mise en circulation de cette carte dans la wilaya d'Oran et les soucis des abonnés ne sont pas encore terminés.