Force est de constater, aujourd'hui, qu'il y a plus de points négatifs que de points positifs dans les programmes des différentes chaînes publiques algériennes : ENTV, Canal Algérie, chaînes amazighe ou du Coran. Ce qui intéresse la jeunesse algérienne, ce sont des produits de qualité, distrayants ou éducatifs, auxquels ils peuvent s'identifier et pour exprimer leurs rêves et leurs préoccupations. L'ENTV doit impérativement relever le défi de captiver l'audimat algérien majoritairement constitué de jeunes. Hélas, la réalité est autre, le terrain est cédé aux chaînes satellitaires qui rivalisent d'ingéniosité pour attirer ces jeunes, cible préférée des annonceurs. En effet, il suffit de prendre le programme de l'ENTV (lorsqu'il est disponible) pour constater que tant sur le plan des séries, des longs métrages, des documentaires et même des dessins animées, il reste encore beaucoup à faire. Ainsi, il faut attendre le mois salvateur de Ramadhan pour que quelques produits audiovisuels émergent du lot. Ils seront rediffusés durant le reste de l'année. Il est bien loin le temps de Cassandra, de Chafika, de Cindy Bell ou de Goldorak, qui faisaient le bonheur des jeunes et des moins jeunes. Aujourd'hui, c'est le temps de «Mohaned», «Baba El Hara», «Lost», «Dexter» et des multiples émissions de mode et de jeux destinées aux jeunes, diffusées en masse sur les chaînes étrangères. Sur les chaînes algériennes, il n'existe aucune émission spécifique destinée aux jeunes téléspectateurs. Certes quelques exceptions, à l'instar de «Dzaïr show», «Iktar soualek» ou la dernière-née «Ahalil» tentent de relever le défi, mais cela reste insuffisant. Il faut dire que le premier point faible de «la chaîne zéro», comme la surnomme ironiquement les jeunes, c'est le manque de communication. Alors que les chaînes des autres pays arabes, françaises et anglo-saxonnes mènent un véritable battage médiatique pour la promotion de leurs programmes, les responsables de l'ENTV restent les bras croisés. Un feuilleton sur un personnage aussi mythique que Aïssat Idir passe inaperçu, ne bénéficiant d'aucune campagne promotionnelle. L'autre point faible de la communication est le fameux site Internet de la chaîne. Aucun effort n'est fait pour susciter le «Buzz» à travers une plate-forme performante et des liens interactifs au moment où la toile devient une véritable arme promotionnelle. Même les émissions sportives ont perdu de leur aura face à des plateaux de télévision étoffés par des présentateurs algériens sur certaines chaînes satellitaires arabes. Au final, aujourd'hui, si l'ENTV veut vraiment susciter l'approbation de la jeunesse, elle doit remodeler son image dans sa forme et dans son fond, avec des émissions et des séries de qualité auxquelles les Algériens peuvent s'identifier. Les potentialités existent et de nombreux jeunes producteurs algériens se voient refuser l'accès aux programmes malgré la qualité de leurs produits pour des raisons qui demeurent encore obscures. L'ENTV devrait redonner vie à cette image figée avec des concepts modernes et performants afin de séduire et captiver une jeunesse assoiffée de programmes télévisuels algériens dignes de ce nom. S. A.