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Le syndicat des magistrats de la Cour des comptes estime n'avoir pas les moyens de lutter contre la corruption Dénonçant la non-gestion de l'institution
Photo : S. Zoheir Par Hasna Yacoub Face à la longue léthargie dans laquelle est tombée la Cour des comptes, le Syndicat des magistrats de cette institution a décidé de réagir hier en rendant publics les résultats de leur assemblée générale ordinaire qui s'est tenue dimanche dernier. Il a ainsi exprimé son regret de «voir la Cour suprême, cette institution constitutionnelle de contrôle, aboutir à une situation catastrophique en raison de la non-gestion et du mépris qui l'ont caractérisée ces quinze dernières années». Le syndicat estime que cette situation a abouti à de multiples dysfonctionnements, principalement le recul de la mission de contrôle au sein de la Cour des comptes à un rang secondaire alors qu'elle constitue par définition son activité première. Il a été fait également état de l'absence d'un plan de gestion des ressources humaines «notamment en ce qui concerne les magistrats dont le nombre n'est pas adéquat avec le nombre important des justiciables». Le syndicat regrette aussi l'absence des conditions minimales qui permettent l'accomplissement de la mission de contrôle ainsi que le désintérêt affiché envers les services d'appui logistique du contrôle dont la majorité des postes restent vacants. Abordant les problèmes socioprofessionnels, il a affirmé que «le président de la Cour des comptes n'associe pas le partenaire social dans les affaires liées aux magistrats et ne donne aucune suite aux revendications du syndicat». Face à ce dialogue de sourds et à l'état de déchéance de la Cour des comptes, il a décidé d'interpeller le président de la République. Il lui demande également de prendre en charge leurs préoccupations salariales. A ce sujet, le syndicat s'interroge sur les raisons qui bloquent l'évolution de leur situation socioprofessionnelle qui n'a pas changé depuis 1996 malgré l'entrée en vigueur du décret 96-30 du 13 janvier 1996 comportant le point indiciaire des salaires des magistrats de la Cour des comptes. Les représentants syndicaux des 203 magistrats de la Cour suprême s'interrogent également sur les raisons qui font qu'ils soient les seuls agents publics à ne pas bénéficier des multiples revalorisations de salaires, contrairement aux autres magistrats du secteur de la justice, qui exercent des fonctions similaires et sont soumis aux mêmes droits et obligations. A noter enfin que le Syndicat des magistrats de la Cour des comptes s'est félicité de l'instruction du chef de l'Etat du 13 décembre dernier dans laquelle il exige le durcissement dans le contrôle de l'argent public et confirme le rôle de la Cour des comptes dans la lutte contre la corruption. Il a assuré que «les magistrats expriment leur entière disponibilité à participer à cette lutte et à atteindre l'objectif tracé par le chef de l'Etat».