De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Les pluies, les eaux des barrages et des forages ne suffisant plus, l'Algérie ambitionne à l'horizon 2014 de traiter un milliard de mètres cubes d'eaux usées pour l'irrigation de 100 000 hectares de culture maraîchère. C'est ce que le ministère des Ressources en eau (MRE) a annoncé par la voix de son secrétaire général, Zidane Merah, à l'occasion de l'inauguration de Pollutec 2010, sixième édition du Salon international des équipements, des technologies et des services de l'eau, qui s'est ouvert hier à Oran. Selon lui, Oran a été choisie comme ville pilote de ce projet pour lequel l'ambassade des Etats-Unis a fait une donation de plus de 250 000 dollars. Pour le moment, l'Algérie, qui dispose de 103 stations d'épuration pour un volume d'eau traité de 560 000 000 de mètres cubes, consacre 65% de ses ressources hydriques au secteur de l'agriculture. Le recours aux eaux usées est ainsi devenu incontournable pour parvenir à irriguer des surfaces dont la superficie cumulée est passée de 350 000 hectares dans les années 70 à 915 000 ha en 2009. Et on le sait, beaucoup d'agriculteurs algériens ont recours aux eaux usées non traitées pour pallier l'insuffisance des pluies et des eaux conventionnelles. Une pratique très courante dans la majorité des pays du Sud. En tout état de cause, Pollutec 2010 réunit, selon les organisateurs, quelque 300 participants algériens et étrangers (français, allemands, espagnols, émiratis, italiens...) sur les 10 000 mètres carrés de surface qu'offre le palais des expositions du Centre des conventions d'Oran. «Ce salon, explique dans le catalogue Sylvie Fourn, commissaire générale, permet de diffuser l'information sur la politique nationale conduite, de mobiliser, d'informer et de former les personnels de l'eau chargés de son application, d'encourager les partenariats et les investissements et de promouvoir l'innovation technologique.» Parmi la foule de participants à cette sixième édition, le groupement algérien Amenhyd, spécialisé dans l'hydraulique, l'environnement et les travaux publics, dont le P-DG, Djamaleddine Chelghoum, a animé un point de presse pour exprimer ses attentes. «Etablir des contacts avec les sociétés algériennes et étrangères pour continuer à contribuer de manière durable au développement de notre pays», a-t-il déclaré après avoir fait un rappel historique de son groupement qui compte cinq filiales spécialisées dans des domaines connexes : canalisations hydrauliques (Alcahyd), production d'agrégats (Azrou), transport de marchandises (CH Transport), études techniques dans l'eau et l'environnement (Becata) et transformation des bois et dérivés (GFC). Parmi les travaux à l'actif d'Amenhyd (15 ans d'existence et 2 200 employés) la participation à des projets structurants tels que l'autoroute Est-Ouest, la protection de la vallée du M'zab contre les crues, la réalisation de la deuxième rocade d'Alger...