De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Les jours passent et les événements se suivent, certains sont célébrés avec la population pour qu'elle se remémore des dates et événements historiques et prenne connaissance du riche patrimoine culturel de la région, et d'autres créés à la suite des initiatives visant à redynamiser le champ culturel dans la région. Ainsi, après avoir été marqué par une période de léthargie et le manque d'initiative, le public redécouvre les spectacles et les activités culturelles d'animation diverses. Les nouvelles infrastructures inaugurées ces dernières années rassurent les animateurs et les associations qui veulent organiser des activités dans un domaine particulier. Même avec un minimum d'expérience en matière d'organisation logistique, technique et artistique, ces associations cherchent souvent à occuper la scène en comptant sur le soutien des pouvoirs publics sur le plan matériel, financier et de la prise en charge. Ces associations devaient, par ailleurs, servir de relais entre le citoyen et l'administration du secteur dans la mesure où elles sont créées pour porter et défendre auprès des responsables du secteur, les doléances, les goûts et les préférences des citoyens dans les différents domaines de la culture. Cependant, sur le terrain, l'organisation de festivités et des spectacles est attribuée à des partenaires expérimentés dans le domaine ou, entièrement à des sociétés organisatrices de spectacles dans la wilaya de Bouira. Les animateurs et les organisateurs d'activités continuent de faire dans l'activisme vu l'absence de machinistes, d'éclairagistes, d'accessoiristes, de techniciens et ingénieurs du son, de manutentionnaires, ou de personnel qualifié dans ces domaines pour veiller à la réussite des activités mises en œuvre. Face à ce manque, les différents établissements qui abritent ce type de manifestations n'ont plusqu'à se rabattre sur leur propre personnel qui sont généralement des agents de bureau, des travailleurs polyvalents ou des ouvriers, recrutés dans le cadre de l'emploi de jeunes ou du filet social. Sans formation spécialisée, ces travailleurs sont placés sur tous les fronts, du début jusqu'à la fin des spectacles. Ils assurent toutes les tâches demandées par les responsables (sécurité, service d'ordre, manutention, organisation technique, préparation de la scène, quelquefois même l'animation). Certains responsables préfèrent animer eux-mêmes ces spectacles, d'autres font appel à des personnes connues pour avoir une facilité ou un quelconque savoir-faire dans le domaine. Tout est fait de manière à réussir un événement ou une activité présentée au public. Souvent, les imperfections sont comblées par des discours de circonstance. Dans bien des cas, ce sont les membres des troupes conviées pour les spectacles qui jouent le rôle de machiniste, d'éclairagiste, d'accessoiriste et de technicien du son. Par le manque de moyens matériels, certains spectacles se soldent souvent par des échecs. La décennie sanglante a eu des conséquences néfastes sur les tentatives et initiatives des animateurs locaux à donner un souffle nouveau au champ culturel. Plusieurs infrastructures (centres culturels et maisons de jeunes) ont été délaissées ou destinées à d'autres vocations, privant les quelques associations qui ont résisté à l'usure du temps et des événements politiques de leur seul espace, où leurs membres peuvent se rencontrer, se perfectionner ou faire des répétitions.