La problématique du vieux bâti se pose avec acuité et constitue le centre d'intérêt des pouvoirs publics. «Nous sommes conscients que le problème du bâti ancien existe. Son traitement n'est pas systématique, il demande beaucoup de professionnalisme», a déclaré hier M. Noureddine Moussa, ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, lors d'un point de presse en marge des travaux de la rencontre régionale centre portant sur la révision des règles parasismiques algériennes (RPA) dans la wilaya de Boumerdès. Il a mis l'accent sur les efforts consentis par l'Etat pour la prise en charge de cette problématique. «Nous avons identifié le bâtiment ancien qui se trouve généralement dans les centres urbains, à savoir Alger, Annaba, Constantine, Oran, Skikda, Blida et Sidi Bel Abbès», a-t-il précisé, avant de poursuivre : «Nous avons commencé par les quatre premières grandes villes ; des études de diagnostic ont été engagées et chaque bâtiment doit avoir son livret de santé, le traitement différant selon l'état de vétusté.» Il ressort du diagnostic de la wilaya d'Alger, selon le ministre, quelque 17 000 constructions pour 80 000 logements. A partir de là, souligne-t-il, un système d'information géographique (SIG) a été établi ; il présente l'état de chaque bâtisse diagnostiquée, à savoir le système constructif, le propriétaire, le nombre d'occupants... Ces vieilles bâtisses, classées en quatre catégories, bénéficieront des interventions de réhabilitation selon leur état. Cette opération a été lancée dans la wilaya d'Oran. «Les propriétaires doivent se mettre aux côtés de l'Etat pour prendre en charge la rénovation du patrimoine immobilier national», a dit le ministre. La rencontre, qui s'inscrit dans le cadre du processus de révision des règles parasismiques algériennes (RPA), a été initiée par le premier responsable du secteur. Elle coïncide avec la commémoration du séisme ayant frappé la wilaya de Boumerdès, il y a 7 ans, le 21 mai 2003. «Ces règles entrent dans leur 30ème année d'existence. C'est après le séisme du 10 octobre 1980 que le premier règlement PR81 a été édicté par la puissance publique pour servir de première base à la prévention du risque sismique qui est la construction parasismique à travers l'application des règles de conception et du calcul parasismique des ouvrages», a indiqué le ministre dans son allocution d'ouverture des travaux devant une salle composée de plus de 400 participants constituant les acteurs majeurs de la construction (maîtres d'ouvrage, bureaux d'études, sociétés de réalisation, CTC, universités, grandes écoles et centres de recherche, tels que le CGS, le CRAAG…) Il faut signaler que d'autres rencontres similaires se tiendront prochainement dans l'est et l'ouest du pays. La première aura lieu dans la wilaya de Annaba, le 30 mai prochain, et la deuxième, le 10 juin prochain, dans la wilaya d'Oran. Une conférence nationale est prévue pour le 10 octobre prochain (trentième anniversaire du séisme de Chlef). Les résultats de ces rencontres, selon le ministre, contribueront à étoffer les règles parasismiques en vigueur. N. B.