Vingt ans après la fin de l'apartheid voilà que l'Afrique du Sud devient le berceau du monde, le temps d'un Mondial très médiatisé. Lorsque le football s'invite sur la terre des arts, on imagine facilement le résultat, une ambiance festive où la création domine et colle à la passion du foot. Entre arts de la scène, photographies et peintures, le pays de Mandela est prêt à saisir toutes les opportunités socioculturelles et économiques qui s'offrent à lui pour promouvoir sa culture, ses cultures ! Afin d'accompagner ce pays dans cette grande aventure, deux sites Internet dédiés à la culture ont consacré des dossiers à la culture en Afrique du Sud. Avec une série d'articles poignants et de reportages, ils retracent tout le parcours épineux des arts en Afrique. Il s'agit des incontournables sites des arts underground Mondomix et Africultures qui sont considérés comme une référence dans le domaine de la culture africaine. Parmi les thèmes abordés, on retrouve les lectures des œuvres des huit artistes africains ayant réalisé des affiches originales pour le Mondial 2010. On citera les deux plasticiens soudanais Hassan Mussa et sud-africain William Kentridge, qui fait partie du collectif tanzanien Lilanga Art. Du côté de la scène, les deux sites évoquent plusieurs artistes africains ayant décidé de faire de l'ombre aux stars du football. Leurs stratégies : donner des concerts dans les stades des métropoles africaines, à l'image d'Alpha Blondy, Tiken Jah Fakoly et Koffi Olomide. Aussi, des agendas culturels géants ont été dressés, recensant toute activité artistique en relation avec l'Afrique telle que la projection du film Samba Traoré et le Festival des musiques sacrées qui se déroule actuellement à Fès, au Maroc. En somme, tous les projecteurs sont braqués sur ce pays à la richesse ethnique (76,7% de Noirs, 10,9% de Blancs, 8,9% de métis et 2,6% d'Asiatiques) diversifiée, donc aussi culturelle. Le dossier élaboré par Mondomix s'est également penché sur le phénomène «footballeurs artistes et artistes footeux» que l'on retrouve essentiellement sur le continent noir. Une réalité qui démontre que le foot et les arts sont indissociables en Afrique. L'article donne l'exemple du Burkinabé Syedo Boro qui a troqué sa carrière de footballeur contre celle de danseur et qui est devenu un brillant chorégraphe ou encore le romancier camerounais Eugène Ebodé. Par ailleurs, le rappeur somalien Nkaan aujourd'hui propulsé au sommet de la gloire grâce à l'hymne de la Coupe du monde 2010 a eu droit à un portrait qui retrace une vie assez tourmentée. Considéré comme une justice rendue au continent africain, le Mondial 2010 intervient au même titre que le Festival culturel panafricain et cela en imposant la culture africaine comme premier centre d'intérêt mondial … juste après les matches évidemment. Les exemples des artistes africains ayant réussi sont innombrables, tant d'efforts fournis de leur part n'ont fait que leur garantir une certaine notoriété, il aura suffi que l'Afrique du Sud abrite le Mondial pour leur procurer la gratitude du monde. W. S.