Les habitants de Berriane, dans la wilaya de Ghardaïa, ont choisi le dialogue et le civisme pour régler leurs différends et vivre en bonne entente. Les violences ayant opposé dans un passé récent les deux communautés, mozabite et chaamba, ne sont désormais qu'un mauvais souvenir. Un pacte de réconciliation a été signé, hier, entre les deux parties pour enterrer le triste malentendu. Après une série de rencontres et de discussions, les citoyens de rite malékite et leurs voisins ibadites ont finalement conclu un accord pour que la paix, la tolérance, la convivialité et l'amour règnent à jamais dans l'oasis. De part et d'autre, le bon sens et la sagesse ont finalement prévalu. Les notabilités locales, les imams et les acteurs de la société civile ont bien persévéré dans l'extinction des feux de la fitna qui ont failli assombrir les horizons de l'ensemble de la région. Leurs efforts méritoires à ressouder les liens de fraternité entre les populations et leur œuvre commune à promouvoir la tolérance et le respect ont été naturellement payants. Les partis politiques, les organisations de masse et les institutions de l'Etat –c'est leur devoir le plus absolu, après tout- se sont également joints à cette louable initiative. Leur médiation et leur intercession auprès des deux parties ont été déterminantes. Tout le monde s'est rendu à cette évidence fondamentale selon laquelle la violence n'engendre que la violence. La bonne volonté et la résolution des deux parties à se parler, à se comprendre et même à se faire des concessions témoignent de la maturité citoyenne des populations et de leur penchant naturel à vivre dans l'harmonie et la stabilité. Ce vœu est aussi manifeste à travers toutes les autres régions du pays. La Kabylie, qui a douloureusement vécu en 2001 les événements sanglants du «printemps noir», s'est aussi résolue à appréhender ses problèmes sous un autre angle. A force de recourir régulièrement à l'émeute et à la paralysie de la vie publique durant les quatre années qui ont suivi ces événements tragiques, la région a conséquemment connu un énorme retard en matière de développement. Aujourd'hui, les populations de Kabylie parviennent progressivement à rattraper tout ce temps perdu, et choisissent la consultation et le dialogue pour exprimer leurs besoins et leurs attentes quotidiennes. La décantation s'est parfaitement bien opérée. Les voix opportunistes qui appellent à l'affrontement et à la provocation n'ont dorénavant aucune prise sur la société. Le MAK de Ferhat M'henni en fait le constat à ses dépens. Mais, bien au-delà de la Kabylie, le peuple algérien dans son intégralité a clairement fait le choix de la paix et de la réconciliation nationale. Loin de tout calcul politicien, le citoyen ordinaire pense en priorité à son avenir et à celui du pays. C'est cela la citoyenneté. K. A.