Sven Goran Eriksson était venu piger sur le banc de la Côte d'Ivoire. Mais le Suédois pourrait poursuivre l'aventure avec les Eléphants : ses joueurs le soutiennent et le toujours exigeant Jacques Anouma, tout puissant président de la fédération, est sous le charme. Suffisant pour rester encore un peu ? Sven Goran Eriksson n'a signé avec la Côte d'Ivoire que pour une courte pige. C'est réglé : les Eléphants ont été éliminé au premier tour, la Coupe du monde est terminée et le contrat du technicien suédois aussi. A moins que... Le président de la Fédération ivoirienne de football (FIF), Jacques Anouma, a en effet laissé entendre que le contrat du sélectionneur pourrait être reconduit malgré l'élimination de l'équipe au premier tour de la Coupe du monde sud-africaine. «Au départ, nous sommes partis sur la base de trois mois. Maintenant, nous allons nous asseoir pour discuter», a indiqué M. Anouma au cours d'une conférence de presse à Abidjan. Le président de la FIF s'est en effet réjoui du travail accompli par le technicien suédois. Recruté seulement à un mois du Mondial, Sven Goran Eriksson a su redonner une nouvelle dynamique à l'équipe nationale ivoirienne qui, lors du Mondial, a tenu en échec le Portugal (0-0) et battu la Corée du Nord (3-0), ne s'inclinant que devant l'ogre brésilien, sans avoir été ridicule. Les Eléphants, qui sortaient d'une Coupe d'Afrique catastrophique en Angola et en proie à des querelles intestines, ont amélioré leur jeu sous le Suédois qui, lui-même, n'est pas mécontent de son bilan. «Quand j'ai accepté ce travail, il était très clair que ce serait jusqu'à la fin de la Coupe du monde. Dans tous les cas, je suis très content de cette mission», a-t-il indiqué. 80 jours durant, l'ancien boss de l'Angleterre est tombé sous le charme de ses joueurs, rieurs et motivés. «Je suis très content de mon équipe qui a produit du jeu et qui termine par une victoire claire, expliquait-il. Nous étions dans un groupe G très difficile avec de grosses machines de football. On aurait pu faire mieux en prenant plus de risque lors de nos précédentes rencontres face au Portugal et au Brésil. Mais ce groupe a un gros potentiel et il va continuer de progresser.» Interrogé en conférence de presse après la victoire face à la Corée du Nord (3-0), Eriksson avait semblé ferme : «Pour moi, c'est fini.» En tout cas, la prolongation de son bail «n'est pas encore à l'ordre du jour». «Pour moi, c'est fini et ce sont les vacances. Je resterai peut-être pour voir quelques matches mais pas plus», a révélé le technicien suédois que les joueurs appellent à rester à leur tête pour poursuivre l'aventure. «Il nous a beaucoup apporté. Et il y a une complicité qui est née entre nous. Mais ce n'est pas nous qui décidons. Tout dépend du président de la Fédération ivoirienne de football. Pour moi, Eriksson n'est pas un entraîneur, c'est un manager. Il connaît bien les joueurs et il sait leur parler. C'est dommage qu'il parte. Nous avions voulu qu'il reste», déplorait encore récemment Didier Zokora, le défenseur des Eléphants.