Abdelaziz Belkhadem veut éviter tout débordement dans les structures de son parti. A la veille du renouvellement des structures au sein de l'Assemblée populaire nationale, le secrétaire général du FLN a réuni les députés de sa formation à Alger pour les ultimes réglages de circonstance. C'est aussi l'occasion de donner des consignes. La rencontre d'hier a donc l'allure d'une répétition. Car, pour un parti qui compte 89 prétendants à 15 postes au sein des instances dirigeantes de l'Assemblée, les choses ne peuvent pas passer en douce. C'est pour cela que le chef a demandé une «concurrence loyale» entre les différents députés de la formation majoritaire au sein de la Chambre basse du Parlement. Pour minimiser ce «rush» vers la responsabilité, Abdelaziz Belkhadem a préféré parler de «signes de bonne santé» de son parti. Il a quelque peu raison dans la mesure où l'ancien parti unique nommera aujourd'hui trois vice-présidents de l'Assemblée (qui s'ajouteront au président Ziari, lui-même issu du FLN), quatre présidents de commissions et huit rapporteurs de commissions. En plus du prestige que cela procure, il faut préciser qu'occuper un de ces postes rapporte de l'argent. Le vice-président de l'Assemblée populaire nationale gagne 50 000 DA de plus que les autres parlementaires. A cela, il faut ajouter d'autres avantages en nature (véhicules…).Comme d'habitude, le secrétaire général du parti de Front de libération nationale met ses troupes en ordre de bataille, même en dehors des compétitions électorales. C'est ainsi que Belkhadem a saisi la rencontre d'hier pour se projeter en 2012. Il a précisé que les préparatifs pour les élections législatives et locales de 2012 commencent maintenant. «Nous allons définir les critères d'éligibilité en 2001», a-t-il, par exemple, insinué. Mais certains élus verront facilement leur bail renouvelé. Puisque Belkhadem a clairement indiqué que le parti donnera plus de chances aux élus «qui ont fait du bon travail». Reste juste à savoir si, parmi les élus, il reste encore beaucoup de personnes crédibles.Pendant ce temps, le Front de libération nationale poursuit l'installation des commissions politiques. Le travail jugé par les médias comme «un gouvernement parallèle» est, selon Belkhadem, une manière de «faire une évaluation de l'activité d'un gouvernement dans lequel nous faisons partie». Cela l'a amené à répondre aux informations faisant état de son boycottage des réunions du gouvernement. «Je n'ai jamais boycotté les réunions du gouvernement. Je me suis effectivement absenté à deux reprises, mais c'était pour honorer des missions officielles», a répondu le représentant personnel du président de la République. A. B.