Après avoir dépassé 77 dollars le baril, mardi dernier, les prix de l'or ont reculé hier à l'ouverture du marché. Craignant de voir les stocks pétroliers américains recommencer à augmenter, les prix sont donc repartis à la baisse au lendemain d'une séance de vigoureuse progression. La prudence est de mise chez les opérateurs. Ainsi, à l'ouverture du marché, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en août s'échangeait à 76,53 dollars, en baisse de 62 cents par rapport à la veille. Il avait pris plus de deux dollars la veille, accompagnant une forte baisse de la monnaie américaine. Les analystes interrogés par Dow Jones Newswires anticipent une nouvelle baisse des stocks de brut, de 1,2 million de barils, mais à une hausse de 800 000 barils de ceux de produits distillés (gazole notamment). Du côté des réserves d'essence, aucun changement n'est anticipé. Mais l'American Petroleum Institute, qui représente l'industrie et compile ses propres statistiques, a fait état d'une augmentation marquée à la fois des stocks de brut et d'essence. «Cela a stoppé la progression des prix», a observé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. «Le marché a été surpris, surtout de la hausse des stocks d'essence : ont est au milieu de la saison des déplacements en voiture d'été, c'est une période où l'on s'attend à voir les stocks d'essence diminuer.» «La demande est bonne cet été, mais les raffineries fonctionnent à 90% de leurs capacités, on utilise beaucoup de biocarburants, et les importations d'essence restent importantes», a-t-il expliqué. Autre mauvaise nouvelle, concernant l'état de la consommation aux Etats-Unis, les ventes de détail y ont reculé en juin de 0,5%, soit deux fois plus qu'attendu. Pour rappel, selon les prévisions de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) publiées mardi dernier, la demande mondiale de pétrole devrait atteindre 87,8 million de barils par jour (mbj) en 2011, en hausse de 1,3 mbj (+1,6%), contre +1,8 mbj cette année. L'AIE explique ce ralentissement de la consommation de pétrole par une amélioration de l'efficacité énergétique dans les pays développés de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ainsi que par le retrait des plans de relance économique dans les pays non membres de l'OCDE. L'ensemble de la croissance viendra, comme cette année, des pays émergents d'Asie, du Moyen-Orient et d'Amérique latine, précise l'agence. R. E.