L'ouverture, la semaine dernière, du plus grand centre commercial et de loisirs au Maghreb remet sur le tapis le débat sur l'avenir de la grande distribution en Algérie. Un secteur qui est en phase de développement avec la multiplication des superettes et des supermarchés qui font, cependant, face à la concurrence du commerce traditionnel et des épiceries, des points de vente qui, faut-il le reconnaître, sont toujours de grande utilité pour les consommateurs. Pour les besoins d'urgence, les Algériens font, en effet, souvent appel à l'épicier du coin. Car, aujourd'hui, en dépit du développement de ce genre de distribution, les petits commerces de proximité ont réussi à stopper, notamment à l'intérieur du pays, de nombreuses superettes qui ont mis la clé sous le paillasson. Au final, entre ces deux modèles de distribution, ce n'est pas encore joué. La concurrence est toujours de mise même si les Algériens sont de plus en plus adeptes du shopping et des grandes surfaces commerciales qui émergent dans les grandes villes. Après l'échec de Blanky avec sa marque Promy et le départ de la franchise française Carrefour, suite à la fin de son accord avec le groupe algérien Arcofina (trois ans après son arrivée dans notre pays), que reste-t-il pour la grande distribution en Algérie ? Un créneau que le groupe Cevital tente d'investir à travers sa filiale Numidis. Ainsi, quelques années après l'ouverture de deux supermarchés Uno à Garidi et Rouiba, Cevital vient de lancer le plus grand hypermarché au centre commercial de Bab Ezzouar sur un espace de 7 200 mètres carrés. Le premier hypermarché Uno de Numidis a ouvert ses portes à Alger après avoir été annoncé dans un premier temps pour janvier, puis pour avril 2010. Finalement, c'est à la veille du mois sacré de Ramadhan que la capitale se retrouve doté du premier hypermarché en plein cœur du quartier Bab Ezzouar, à quelques mètres du quartier d'affaires en construction, de l'hôtel Mercure, du premier hôtel Ibis en Algérie, de l'aéroport international d'Alger et de l'université des sciences et technologies Houari-Boumediene. Cela pour dire que cette hypergrande surface se situe dans un endroit stratégique qui lui permettra d'engranger des rentrées d'argent très importantes et de contribuer à la création d'emplois. Ce qui assurera l'avenir de Uno en Algérie, sachant que Cevital a également entamé la construction de trois hypermarchés à Aïn Defla, Mostaganem et Bouira. Au total, le groupe envisage de réaliser une centaine de supermarchés à travers le pays dans les prochaines années. De même que des centrales logistiques dans plusieurs villes du pays, à l'image de Constantine et Annaba. Mais il reste à régler le problème du foncier. Le premier responsable du groupe Cevital a d'ailleurs mentionné ce point à maintes reprises, en mettant l'accent sur la nécessité d'organiser la grande distribution à travers un rapprochement progressif entre les agriculteurs, les intermédiaires, les grossistes et enfin les consommateurs. Dans ce secteur, beaucoup reste à faire. Car même si les pouvoirs publics ont toujours évoqué le problème de la désorganisation de la distribution en Algérie, les moyens font défaut, notamment pour les centrales de stockage et de conditionnement des produits alimentaires notamment les produits frais. Ce qui facilitera même leurs exportations. Aux projets de Cevital, viennent s'ajouter d'autres, notamment du groupe Arcofina. L'homme d'affaires Abdelwahab Rahim compte lancer un autre hypermarché sous l'enseigne Ardis. Lequel est en phase de construction à Mohammadia. Ces initiatives marquent le début d'une nouvelle ère pour la grande distribution en Algérie. Mais le travail à faire reste long. Ce créneau, considéré par les spécialistes comme un moteur de l'économie nationale, est toujours au stade embryonnaire. Les expériences infructueuses sont à mettre de côté pour donner la chance aux nouvelles initiatives de réussir et d'offrir aux producteurs locaux un marché. Faudrait-il pour cela travailler de manière à freiner les entraves, que ce soit en matière de financement ou de foncier, mais surtout de lutte contre l'informel. Des problèmes que rencontrent les investisseurs dans tous les secteurs. S. I.