Les femmes sont de plus en plus nombreuses à mener de pair une carrière de sportive de très haut niveau et de mère, ce qui est loin d'être exceptionnel mais nécessite une gestion du temps millimétrée, comme pour toutes les mamans qui travaillent. Parmi les plus emblématiques figurent la nageuse américaine Dara Torres, 41 ans, une petite fille, trois mariages et une médaille d'argent en relais 4X100 m libre dimanche dernier à Pékin, 24 ans après son premier titre à Los Angeles en 1984. Torres a participé aux Jeux de Séoul, Barcelone et Sydney après avoir donné naissance à une fille en 2006. Un exemple qu'aimerait suivre la marathonienne britannique Paula Radcliffe, maman d'une petite Isla Lough, venue à Pékin pour gagner l'or olympique qui lui a échappé à Athènes. Son rêve avoué est d'égaler la performance de la Néerlandaise Fanny Blankers-Koen, quadruple médaillée d'or à Londres 1948, après avoir eu deux enfants. Blankers-Koen en a gardé le surnom de «maman volante». Chez les escrimeuses, deux exemples sont souvent cités. Celui de la championne française Laura Flessel-Colovic, 36 ans, qui rêve de décrocher une médaille en épée à Pékin, et celui de la championne italienne Valentina Vezzali. Aujourd'hui, Flessel-Colovic va enfiler pour la dernière fois lors de JO sa combinaison blanche et son casque marqué du nom de sa fille, Leïlou. Le plus beau palmarès de l'escrime féminine, la fleurettiste italienne Valentina Vezzali, qui vient de gagner à 34 ans son troisième titre individuel olympique de rang, avoue qu'en dix ans de pression au top niveau, l'amitié et son amour pour son fils lui ont permis de tenir. Elle pourrait maintenant s'octroyer un congé sabbatique pour donner une petite sœur à Pietro. La nageuse espagnole d'origine russe, Nina Zhivaneskaya, 31 ans, maman depuis 2005, et loin des bassins pendant deux ans, avoue être à la fois la même et différente. La judoka cubaine Driulis Gonzalez, 34 ans, résume la situation des mères championnes en un raccourci : elle avoue avoir le judo dans le sang, le rêve de l'or olympique dans la tête et son fils dans l'âme. Fils pour lequel elle a interrompu sa carrière après son titre à Atlanta en 1996. Ce qui ne l'a pas empêchée de ramener l'argent de Sydney puis l'or d'Athènes. Tout en passant de la catégorie des 57 à celle des 63 kg.