De toutes les réformes lancées par l'Algérie, celle du système bancaire est de loin celle qui peine à trouver son essor. Les différents tâtonnements engagés jusque-là par les pouvoirs publics n'arrivent toujours pas à mettre le train sur les bons rails. Pourtant, l'Algérie doit impérativement mener à bien cette réforme bancaire et financière pour moderniser son économie et faire face à la forte concurrence née de la mondialisation et de sa probable adhésion à l'OMC. La mise en place d'une vraie réforme du système bancaire algérien permettra de relancer l'investissement et le marché de l'emploi. Décideurs économiques et experts sont unanimes sur ce point mais les mécanismes nécessaires pour l'accélération des réformes tardent à être mis en œuvre. Le constat est clair aujourd'hui. L'Algérie a accusé un grand retard dans la réforme de ses banques et il reste beaucoup à faire pour développer la scène financière nationale. Nul doute que la première étape de la réforme financière a été franchie avec la mise en œuvre du nouveau système de paiement de masse visant à assurer une plus grande rapidité des opérations de virement et le lancement des cartes bancaires pour garantir la rapidité, la sécurité et la traçabilité du système de paiement. Mais les chantiers les plus importants, liés à la gouvernance des banques, l'ouverture du capital de certaines banques publiques, le renforcement du contrôle bancaire, ainsi que l'amélioration du marché du crédit et la dynamisation du marché financier tardent à se concrétiser. Un retard qui n'est certainement pas étranger à l'éclatement de nombreux scandales dus essentiellement au non-respect de certains aspects réglementaires, notamment les ratios de solvabilité. Un point normalement pris en considération dans le cadre de la réforme bancaire et qui se traduira par l'installation au niveau de toutes les banques de comités d'audits de contrôle interne. L'adoption des lois permettant la création de fonds à capital risque et de leasing, la création de la Caisse de garantie des crédits à l'investissement ne sauraient se concrétiser sans une meilleure gouvernance et sans la valorisation des ressources humaines. Le marché des assurances est l'autre grande faiblesse de notre système financier, la part de ce marché est infiniment petite. Elle n'excède point 0,7% du PIB national alors que la moyenne mondiale a franchi le seuil des 8%. Les ménages algériens ne dépensent pas plus de 17 dollars pour l'assurance. La refonte profonde de ce secteur ne peut être négligée alors que l'on assiste à une reconfiguration de la finance mondiale secouée par des crises cycliques contre lesquelles ce secteur ne sera pas à l'abri dans les prochaines années. Les pouvoirs publics préconisent un certains nombre de mesures pour booster le secteur à travers l'amélioration de la gouvernance des entreprises, la stimulation de l'activité des assurances et le renforcement du niveau général du marché. Les mutations, incontournables, que doit subir le système financier algérien ne peuvent que confirmer, aux yeux des places financières mondiales, que le pays est en phase d'opérer le passage d'une économie dirigiste à une économie de marché. Et que ce passage est une réalité qui se traduit, justement sur le terrain économique, par cette réforme. Les dysfonctionnements et les insuffisances de ce système sont diagnostiqués, recensés et analysés, il semble urgent que les pouvoirs publics, mais aussi les décideurs financiers principalement le ministère des Finances, la Banque d'Algérie et les banques elles-mêmes, ne se contentent pas d'élaborer textes, lois et règlements et autres dispositifs. Plus que jamais ce secteur doit faire preuve de résultats et répondre aux normes et standards imposés par l'économie de marché. G. H.