Photo : Riad De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Le patron de la Centrale syndicale M. Abdelmadjid Sidi Saïd, qui devait, hier, intervenir en personne dans le conflit au niveau du complexe sidérurgique ArcelorMittal de Annaba, a préféré finalement charger de cette mission le secrétaire général de l'union de wilaya UGTA. Toutefois, selon nos informations, Sidi Saïd suit de près l'évolution de la situation et a donné instruction aux instances concernées pour désamorcer la crise au plus vite. Au niveau du complexe, c'est le statu quo et chacune des deux parties en conflit campe sur ses positions, attendant un quelconque développement.Selon le secrétaire général du syndicat ArcelorMittal, Smaïn Kouadria, avec lequel nous avons pu avoir un entretien hier, ce sont des éléments du Comité de participations (CP) qui sont à l'origine du conflit puisqu'ils ont été les premiers à «ouvrir les hostilités, déclare-t-il. Cela avait commencé avec la perturbation du premier meeting tenu lors de l'assemblée générale des travailleurs qui devaient décider des suites à donner au préavis de grève de juin 2010. Ce jour-là, nous avions pu très vite maîtriser la situation et éviter l'affrontement, mais c'était déjà un signe avant-coureur que, quelque part, quelque chose n'allait pas. Nous avions découvert que derrière toute cette agitation, il y avait le CP qui faisait tout pour éviter la grève». M. Kouadria dira également que le président du CP ainsi que des membres du comité ont passé un accord avec le directeur des ressources humaines, Daniel Atlan, installé récemment pour faire passer un plan prévoyant une compression des effectifs, déguisée en départs volontaires et fortement encouragée par des primes. «Nous nous étions fermement opposés à cela, nous déclare-t-il, et nous avions menacé de recourir à une grève illimitée si d'aventure la direction venait à appliquer ce plan. A partir de ce moment, j'étais devenu l'homme à abattre. Donc, tous les moyens étaient bons pour m'évincer de la tête du syndicat.»L'affrontement qui a eu lieu, il y a à peine quatre jours, a été le «couronnement» de ce conflit qui dure, selon certains, depuis le mois de janvier dernier et même avant puisque le poste de secrétaire général du syndicat est convoité par les uns et les autres. Le scellement des portes du siège du syndicat ArcelorMittal, l'interdiction d'accès au SG du syndicat par note de service émanant de la direction, et affichée un peu partout à travers le complexe sidérurgique, ont amené M. Kouadria à porter plainte au niveau du tribunal d'El Hadjar, territorialement compétent, et à écrire à l'inspection du travail pour l'informer du non-respect par l'employeur des droits syndicaux. «Vous savez, conclut M. Kouadria, nous ne voulons pas pousser à l'affrontement entre les travailleurs, nous sommes là pour défendre leurs droits, et donc nous appelons à l'apaisement et au retour au calme.»