Au moins dix personnes ont été tuées et 400 autres blessées depuis le début des violences à Maputo, en Mozambique, il y a quatre jours, ont rapporté les médias, citant diverses sources policières et médicales. Au troisième jour des émeutes, la police a tiré à balles réelles, blessant mortellement au moins dix manifestants, selon les médias. Des sources ont aussi affirmé que les incidents se sont étendus à la province, notamment dans la ville de Chimoio. Une centaine de personnes ont mis le feu aux étalages sur le marché principal. Mais c'est surtout Maputo, la capitale, qui est le théâtre de ces heurts. Ils ont débuté avec la hausse de 17% du prix du pain annoncée mercredi dernier. Les prix ont également flambé ces derniers mois en raison d'une dépréciation de la devise nationale par rapport au rand sud-africain. Dévasté par une longue guerre civile contre son ancienne puissance coloniale portugaise, le Mozambique avait déjà connu des émeutes meurtrières en 2008 en raison d'une hausse des tarifs des taxis collectifs. 65% des 20 millions d'habitants vivent sous le seuil de pauvreté selon les Nations unies. Selon les médias, la police antiémeute quadrillait hier les rues de Maputo où l'activité a repris, en dépit de pénuries d'essence et d'argent liquide. Une fois ces échauffourées contenues, aucun nouvel incident n'est venu troubler la nuit de vendredi à hier à Maputo, a affirmé la police locale. «La nuit a été très, très calme», a confirmé le porte-parole de la Croix-Rouge mozambicaine, Americo Ubisse.