Photo : Riad De notre correspondant à Constantine A. Lemili Curieux paradoxe que le thème retenu par la Direction des services agricoles (DSA) de la wilaya de Constantine pour commémorer la Journée mondiale de l'alimentation : «Le rôle de la femme rurale dans le défi agroalimentaire». Sans être noir de monde, le hall du palais de la culture Malek-Haddad, dans la froide matinée d'hier, n'a finalement accueilli qu'une population citadine composée d'élus de la Chambre d'agriculture et de cadres de la DSA et une poignée d'exposants, moins d'une dizaine d'ailleurs, renforcés par des stands de l'Ansej, de la Cnac, la Badr et des organismes satellites des services de l'agriculture, mais surtout très peu de femmes et plus particulièrement rurales auxquelles la journée était pourtant dédiée.Un confrère spécialisé dans le secteur de l'agriculture et en connaissant dans les détails le microcosme soulignera que «c'est quand même étrange qu'il n'y ait pas de femmes rurales dans une manifestation qui leur est consacrée». Nous n'en verrons effectivement que trois bien qu'elles soient quand même aux antipodes de la notion que le profane pourrait se faire sur la nature de la femme rurale puisque les «sélectionnées» s'occupaient d'un stand consacré à l'habillement (rural effectivement), de celui de la poterie artisanale et, enfin, un autre d'apiculture. Il est vraisemblablement difficile, à moins de verser dans le ridicule, de parler de femmes rurales dans la wilaya de Constantine quand on sait qu'il n'en existe que vingt-sept fédérées dans une association «plutôt mondaine, voire mondanisée», comme nous en parlera un anonyme visiblement très informé sur la question. Il ajoutera d'ailleurs «très peu active à l'exception de manifestations comme celle d'aujourd'hui où tout un chacun a besoin de s'afficher», concluant : «En fait, les quelques personnes qui sont venues aujourd'hui le sont beaucoup plus pour faire la connaissance du nouveau wali que par souci de contribution à la vulgarisation de l'agriculture.»Pour l'anecdote, avec l'exemple de Mlle C. L., apicultrice éleveuse, les travailleurs de la terre ne semblent plus ce qu'ils étaient. L'image du paysan et/ou de la paysanne se levant aux aurores pour accomplir un sacerdoce, en réalité, a vécu. L'apicultrice en question avait commencé à faire un esclandre au motif que les organisateurs ne lui avaient pas attribué de stand. En fait, celle-ci était arrivée, serait-il honnête de le préciser, avec près de deux heures de retard sur l'horaire d'ouverture du salon et après que le wali eut terminé sa tournée. Ainsi, au moment où elle montait le sien (stand), la cérémonie officielle de distribution de symboliques récompenses aux femmes méritantes battait son plein dans une salle voisine.