Les châtiments corporels continuent à avoir cours au sein des établissements scolaires, bien qu'il soit interdit de frapper ou de maltraiter un élève. Des éraflures sur le visage et sur les mains jusqu'aux tuméfactions et blessures sérieuses, les enseignants déversent chaque jour leur colère et leurs frustrations sur les enfants en leur faisant subir coups et insultes. La loi 08-04 du 23 janvier 2008 portant orientation sur l'éducation nationale et fixant les dispositions fondamentales régissant le système éducatif national est pourtant claire à ce sujet, puisqu'elle stipule que «les châtiments corporels, les sévices moraux et toutes formes de brimades sont interdits dans les établissements scolaires et les contrevenants s'exposent à des sanctions administratives, sans préjudice des poursuites judiciaires». Pourtant, les châtiments corporels, les sévices moraux et les brimades existent toujours dans l'enceinte des écoles. Les mises en garde contenues dans cette loi n'ont aucun effet sur les enseignants qui bénéficient de la complaisance des responsables, les dispositions prévues à l'effet de mettre fin à ces comportements indignes de ceux qui sont censés inculquer non seulement le savoir, mais aussi des valeurs n'ont pas dépassé le stade de l'intention. L'impunité reste maîtresse des lieux et encourage les adeptes du bâton à tel point que les châtiments corporels sont perçus par les enseignants comme le seul moyen de rappeler les élèves à l'ordre ou de communiquer avec eux. Pour un livre oublié ou un cours mal assimilé, les coups pleuvent. L'usage de tuyaux ou de fils électriques pour corriger brutalement les enfants est courant dans les enceintes scolaires. Ces pratiques sont connues de tous, les responsables ne peuvent pas prétendre le contraire, eux qui reçoivent régulièrement des plaintes de parents indignés et inquiets pour le devenir de leur progéniture. Le traumatisme est incommensurable chez des petits qui subissent la violence de leurs enseignants dans l'enceinte de ce qui doit être en premier et en dernier lieu un endroit dédié au savoir. De là à expliquer le comportement violent de lycéens à l'égard de leurs enseignants, il n'y a qu'un pas que beaucoup n'hésitent pas à franchir. R. M.