De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche L'explosion qui a visé l'école de la Gendarmerie nationale de la localité des Issers, mardi dernier dans la wilaya de Boumerdès, est l'une des plus meurtrières qu'a connues le pays ces dernières années, commentaient les citoyens de Bouira ayant suivi le communiqué du ministère de l'Intérieur à la télévision et à la radio. Les chiffres de 43 morts et de 38 blessés avancés dans la matinée comme provisoires ont effrayé plus d'un et de nombreux citoyens se sont précipités sur le téléphone pour avoir des nouvelles de leurs proches. Mais l'inquiétude n'a pas tardé à se transformer en choc, choc de deux explosions qui ont secoué la ville hier, tôt le matin, semant la mort et la désolation. Trois attentats dans la région en l'espace de deux jours. La population est inquiète de l'escalade des attentats terroristes commis ces derniers mois à travers les localités de Bouira, Tizi Ouzou et Boumerdès par des terroristes suicidaires. En dépit du renforcement des dispositifs de sécurité, barricades et autres, autour de certains édifices publics, commissariats et brigades de gendarmerie que les citoyens de Bouira constatent de jour en jour, ils sont nombreux à dire que la vigilance est plus que jamais recommandée. «C'est ce que ne cessent de dire les officiels lorsqu'ils se rendent sur le lieu où un attentat suicide a été commis», nous déclare un universitaire. Cela au moment où des observateurs au fait de la lutte anti-terroriste attribuent la recrudescence des attentats à la volonté des chefs des groupes terroristes d'étendre leurs activités au-delà de la région située entre Boumerdès, Bouira et Tizi Ouzou, dans le but de desserrer l'étau des services de sécurité autour de leurs groupes retranchés en Kabylie. Des responsables et élus des différents partis ont condamné cet attentat odieux qui a semé l'angoisse parmi la population et à la suite duquel «plusieurs jeunes, âgés de 18 à 20 ans, qui attendaient de passer le concours d'entrée à l'école de la gendarmerie ont été tués». Certains ont fait la liaison avec les attentats commis dans les années 90 où une recrudescence d'actes terroristes a été enregistrée à l'approche du mois de Ramadhan ou d'échéances électorales.