De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar Pour sa première sortie médiatique, le nouveau wali d'Oran, M. Abdelmalek Boudiaf, a séduit les professionnels de l'information en exposant sa vision des choses et les grands axes de travail au sein de cette wilaya sinistrée qu'est Oran. Une démarche empreinte de réalisme, de pragmatisme et d'ambitions pour une wilaya qui a besoin de visionnaires pour atteindre son rang de métropole incontournable de la Méditerranée. En tout cas, les moyens sont là et les potentialités économiques, industrielles, touristiques et particulièrement naturelles sont également là pour conforter ce statut. En l'espace d'une dizaine de jours, le nouveau locataire du siège de la wilaya a su imprégner une nouvelle cadence de travail au sein de la wilaya. Et les directions dormantes de l'exécutif se sont remises au travail et à l'action. Nombreux sont les directeurs de l'exécutif qui se contentaient de gérer leur secteur par le biais de collaborateurs ou une fois la semaine via une mise à jour rapide. Aujourd'hui, tout le monde se remet au travail et à plein temps. L'ère des colmatages et du laxisme est révolue. Dans son argumentaire, le nouveau wali a mis en exergue sa méthodologie de travail et ses visions modernistes pour El Bahia. «Oran doit être le rayonnement du Bassin méditerranéen», dira-t-il en estimant qu'Oran mérite de faire appel à des architectes mondiaux de renommée pour réaliser des études de fontaines et autres édifices de prestige. Le nouveau wali veut exceller dans l'art de réhabiliter les espaces fonctionnels de la ville d'Oran, particulièrement. A priori, M. Boudiaf veut édifier la politique des pôles dans tous les domaines. C'est le cas de la station multimodale du tramway qui devra abriter des espaces dédiés à la détente, comme le cinéma, le théâtre, et autres services. «Pourquoi ne pas raccorder la station avec la ligne ferroviaire ou encore y réaliser une station de taxis et même un parking souterrain et en hauteur. C'est cela le véritable axe du travail», dira-t-il avant de préciser que l'action actuelle tend à «remettre à niveau la wilaya et les autres communes». Par mise à niveau, le wali d'Oran entend régler l'ensemble des problèmes posés en urgence aux communes, notamment pour ce qui est de l'hygiène, de l'amélioration du cadre de vie, de l'amélioration urbaine de manière générale, notamment pour ce qui est de la question du vieux bâti. «Il faut en finir avec ces problèmes d'ordures et d'hygiène pour que les communes se consacrent aux problèmes des citoyens», dira-t-il avant de préciser que «les communes doivent revenir à leurs missions essentielles et originelles». Dans ce cadre, on notera la campagne de nettoiement et de ramassage des ordures et autres détritus qui a été entamée depuis quelques jours. Dans son premier point de presse, le wali a mis en exergue les aspects d'urgence auxquels il s'attaque depuis son arrivée à Oran. Pour ce qui est des nids-de-poule, des opérations de remise en l'état sont en cours, alors que les travaux de pose, de réfection ou de rénovation des réseaux souterrains sera soumise à des règles strictes dorénavant. «S'il faut une année pour effectuer des études sur les réseaux d'assainissement, AEP et autres, nous le ferons. Cela ne peut être que bénéfique pour les citoyens et dans tous les cas de figure», notera-t-il. Pour ce qui est de l'hygiène publique, il constatera qu'il y avait chevauchement dans les prérogatives et les actions de la DHA, de l'Epic propreté d'Oran et des secteurs urbains. «La situation a été totalement débloquée. Nous avons payé les dettes de l'Epic et nous allons doter dans l'immédiat le parc communal de 20 camions réparés», notera-t-il. Dans ce cadre, une convention a été signée avec la SNVI pour la réparation des 51 camions de ramassage d'ordures à l'arrêt depuis des lustres et une deuxième pour l'acquisition d'autres. Des mesures radicales et d'urgence à la mesure des attentes et de la situation catastrophique d'Oran. Pour ce qui est du logement social, le wali a annoncé que «seul le fichier national de 2007 sera la référence pour les futurs bénéficiaires», dira-t-il. En matière d'urbanisme, il a également évoqué l'élaboration future d'un guide qui sera la référence de tous les intervenants. «Nous devons rayonner sur le Bassin méditerranéen. Nous devons édifier des projets en faisant attention à la trilogie, mobilité, fluidité et connexion», dira-t-il. Le wali a estimé nécessaire et important de faire appel aux universitaires et aux compétences scientifiques. «Je vais travail avec le CRASC. Je vois qu'ils font de bonnes choses», dira-t-il encore. Les élus récalcitrants seront mis en quarantaine. Tout est passé en revue, les espaces verts, les bacs à ordures, l'éclairage public, l'assainissement de la situation du tramway qui a causé des désagréments immenses aux habitants de la ville, l'inscription des programmes dans les PCD qui devra suivre un nouveau cheminement plus réaliste et plus pragmatique, les bidonvilles qui seront rasés avent fin 2012, etc. Le wali veut en finir avec les faux problèmes pour passer aux projets structurants d'envergure à même de changer la face d'Oran. «Il faut que la capitale de l'Ouest soit la pionnière en matière de politique des pôles», dira-t-il. Une douce révolution qui a toutes les chances d'aboutir.