Photo : S. Zoheir Beaucoup d'encre a coulé sur les circonstances de l'avènement de la révolution qui a bouleversé l'ordre colonial, mais pas autant que le sang qui a servi de tribut à l'indépendance nationale. Historiens et acteurs du mouvement national relatent et analysent les conditions politiques ayant présidé au déclenchement de la lutte armée d'autant plus que, fait singulier, elle a été menée par des noms et des figures qui n'occupaient pas le premier plan de la scène politique avant le 1er Novembre 1954. Les activistes de l'OS, précurseur de l'action armée, ont leurs arguments : les conditions objectives et subjectives d'une insurrection généralisée étaient mûres depuis, au moins, les massacres de mai 1945. Mais les dirigeants du parti indépendantiste tergiversaient et reportaient les échéances ad vitam æternam. Entre le démantèlement de l'OS par l'administration coloniale et sa dissolution par le comité central du MTLD, les membres de l'organisation paramilitaire ont refusé de succomber à la désillusion et à la fatalité d'une dynamique inadmissible et ont décidé de forcer la main du sort en s'engageant, vaille que vaille, dans un processus irréversible mettant ainsi toutes les parties, centralistes, messalistes, Udmistes, Oulémas et communistes devant le fait accompli d'un devenir national qu'il s'agit de rejoindre et de structurer ensemble ou d'abandonner et de s'auto-exclure tous d'un avenir qui, de toute façon, était entre les mains du colonialisme. A. G.