Le Premier ministre libanais Saad Hariri a affirmé hier dans une interview télévisée qu'il ne céderait pas aux «menaces», au moment où son rival politique, le Hezbollah, hausse le ton contre le tribunal de l'ONU chargé d'enquêter sur l'assassinat du dirigeant Rafic Hariri. «Personne ne peut me menacer pour me forcer la main. Je n'agis pas selon cette logique. Je ne cède pas aux menaces», a affirmé M. Hariri dans un entretien à Roussia Al-Yawm, l'équivalent en arabe de Russia Today (RT), la chaîne russe d'information en continu. «Je suis prêt à un dialogue calme et constructif, mais si quelqu'un vient me mettre le couteau sous la gorge et me dire comment travailler, cela est inacceptable, le Liban n'est pas comme ça», a-t-il poursuivi, selon le texte de l'interview publié par le bureau du Premier ministre, qui entame aujourd'hui une visite officielle de deux jours à Moscou. Jeudi dernier, le chef du Hezbollah chiite, parti militaire le plus puissant du Liban, a haussé le ton en menaçant de «couper la main» de qui arrêtera des membres du parti chiite dans le cadre de l'enquête du Tribunal spécial pour le Liban (TSL) sur l'assassinat de Rafic Hariri. Le TSL a été mis en place par l'ONU pour enquêter sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre, père de Saad Hariri, dans un attentat à Beyrouth en 2005. Un bras de fer oppose le camp de Saad Hariri à celui du Hezbollah depuis que Hassan Nasrallah a dit s'attendre à ce que le TSL publie un acte d'accusation mettant en cause des membres de son parti dans cet assassinat. Le TSL, qui refuse de commenter ce genre de «spéculations», n'a pas donné de date pour l'acte d'accusation. Le Hezbollah accuse le TSL d'être «politisé» et d'avoir basé son enquête sur de faux témoignages et presse le Premier ministre de poursuivre en justice des «faux témoins» liés à l'enquête.