Synthèse de Smaïl Boughazi L'activité de l'industrie agroalimentaire (IAA) a poursuivi sa progression au cours du 2ème trimestre 2010 par rapport au trimestre précédent. Une enquête réalisée par l'Office national des statistiques (ONS) auprès des chefs d'entreprise a indiqué que les capacités de production sont utilisées à plus de 75% par 62% des entreprises de cette filière à forte valeur ajoutée et l'une des plus dynamique de l'industrie nationale. Le travail de l'ONS, qui porte sur le type et le rythme de l'activité industrielle et non sur la production, révèle aussi que le degré de satisfaction des commandes de matières premières reste égal aux besoins exprimés, selon 80% des chefs d'entreprise questionnés. Cependant, il reste inférieur aux besoins exprimés, selon plus de 18% des enquêtés. Par conséquent, plus de 28% du potentiel de production a enregistré des ruptures de stocks, induisant des arrêts de travail de plus de 30 jours pour plus de 44% des entreprises touchées par l'enquête. L'état de la trésorerie des entreprises au cours de ce trimestre est jugé «mauvais» par près de 14% des chefs d'entreprise, en raison essentiellement de l'allongement des délais de recouvrement et des charges trop élevées. Ainsi, 25% des concernés ont recouru à des crédits bancaires et 11% «ont eu des difficultés à les contracter», selon l'enquête de l'ONS. Pour les effectifs, avec l'installation de nouvelles capacités de production et la hausse du volume des commandes, le personnel des entreprises continue à croître. En revanche, près de 21% des chefs d'entreprise ont trouvé des difficultés à recruter des cadres et des agents de maîtrise et 28% jugent le niveau de qualification du personnel «insuffisant». Par ailleurs, du fait principalement de la vétusté et des difficultés de maintenance, plus de 32% du potentiel de production a enregistré des pannes d'équipement, conduisant à des arrêts de travail supérieurs à 30 jours pour plus de 52% des entreprises enquêtées. L'enquête précise, en outre, que 75% des chefs d'entreprise ont procédé à l'extension de leurs équipements et 36% déclarent pouvoir produire davantage avec le renouvellement des équipements et sans embauche supplémentaire du personnel. Pour les prochains mois, les chefs des entreprises industrielles de l'agroalimentaire prévoient une hausse de la production, de la demande, des prix de vente ainsi que des effectifs. En revanche, ils prévoient une «mauvaise» perspective de la trésorerie. Il y a lieu de rappeler que les pouvoirs publics ont élaboré un plan national d'appui aux industries agroalimentaires (PNDIAA) qui sera mis en œuvre prochainement et s'étalera jusqu'en 2014. Les grands axes portent essentiellement sur l'intégration de la production nationale, la substitution aux importations et la promotion des exportations. Ce plan a pour principal objectif d'accroître de 10 points la contribution des «IAA» dans le PIB industriel en la faisant passer de 50% en 2009 à 60% en 2014.